Comment créer une entreprise sans apport ?

Par Mustapha Azzouz | Mis à jour le 18/08/2021 à 10:06
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De nombreux Français souhaitent aujourd’hui se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat. Plébiscité pour sa liberté d’action et les multiples possibilités qui s’ouvrent à leur dirigeant, ce type d’activité ne se s’accompagne pas forcément d’une importante mise de départ. Découvrez comment créer votre entreprise si vous ne disposez pas d’un capital dédié conséquent.

Quel type d'entreprise peut-on créer sans apport ?

Contrairement aux sociétés classiques (SA, SARL, etc.), l’entreprise individuelle et la microentreprise vous permettent d’éviter d’avoir à déposer un capital social. Ce sont donc les deux formes juridiques à privilégier si vous ne disposez pas d’un apport. Toutes deux se caractérisent par des spécificités :

  • Elles ne présentent pas un capital propre. Ouvertes en votre nom, elles associent votre patrimoine personnel à votre patrimoine d’entreprise.
  • Elles ne correspondent pas à des personnes morales.
  • Elles offrent une grande souplesse dans leur fonctionnement et sont très simples à constituer.

Le cas de la micro-entreprise

Aussi appelé ME et anciennement auto-entreprise, cette forme juridique existe depuis 2008 et vous offre la possibilité de créer votre entreprise en quelques clics. Elle offre l’avantage de ne payer des cotisations sociales que lorsque vous générez du chiffre d’affaires et n’impose que peu de contraintes en matière de gestion (ouverture d’un compte dédié et tenue d’un livre de comptes uniquement). Cela signifie que si vous ne rentrez aucune somme d’argent, vous n’aurez pas à payer de cotisations.

La micro-entreprise est toutefois incompatible avec certaines activités. Un plafond de chiffre d’affaires vous est ici imposé et vous contraint, en effet, à choisir une autre forme juridique si vous le dépassez. La microentreprise correspond donc essentiellement aux petites activités.

Le cas de l’entreprise individuelle

L’entreprise individuelle est aussi appelée EI. Elle ressemble à la microentreprise par sa facilité de constitution et par l’absence d’apport nécessaire. Elle s’en différencie néanmoins par certains points :

  • Elle ne limite pas votre chiffre d’affaires.
  • Elle vous offre la possibilité de protéger votre patrimoine personnel. Il vous faut à cette fin opter pour une EIRL (entreprise à responsabilité limitée) et affecter une partie de vos biens à votre activité.

Les formes juridiques d’une société avec un capital de 1 euro

Si la microentreprise et l’entreprise individuelle permettent de se lancer gratuitement, d’autres formes juridiques vous le permettent avec un très faible apport. Ce dernier peut être d’un euro seulement pour certaines d’entre elles. C’est le cas de la SARL (société à responsabilité limitée), de L’EURL (entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée), de la SAS (société par actions simplifiée) et de la SASU (société par actions simplifiée unipersonnelle).

La société anonyme, ou SA, elle, impose un minimum de 37 000 euros pour commencer votre activité professionnelle. Cette somme doit impérativement s’accompagner de la présence de 7 associés dont au moins l’un d’entre eux doit pouvoir disposer de ce capital minimum. Ce même capital est exigé avec la SCA (société en commandite par actions). Cette dernière doit par ailleurs s’accompagner de 4 actionnaires.

À quoi sert un capital social ?

S’il est possible de créer une entreprise sans aucun apport et donc sans capital social, cela n’est pas sans danger. Cette somme est en réalité une sécurité pour la pérennité de votre activité :

  • Elle vous permet d’asseoir votre crédibilité auprès de vos clients comme de vos fournisseurs, mais aussi de votre banque. Grâce à ce capital, vous inspirez confiance et prouvez que votre engagement est complet.
  • Ce capital vous offre également une sécurité. Il permet de couvrir tout ou partie de vos dépenses et se révèle bien utile en cas de difficulté financière.
  • Il peut d’ailleurs vous servir de trésorerie au moment de vous lancer. S’il est faible, il vous sera difficile de financer vos frais de lancement avant de toucher les premiers versements de vos clients.

Bon à savoir : vous ne devez pas dépasser la moitié du capital pour couvrir vos pertes

Les tribunaux estiment que vous ne devez pas entamer votre capital de départ de plus de la moitié. Dans le cas contraire, et si vous vous retrouvez en liquidation, cela pourrait être considéré comme une faute de gestion. Votre responsabilité pénale pourrait alors être engagée.

Quelques conseils pour constituer un apport

Vous souhaitez créer votre entreprise tout en ayant un capital de départ ? Il vous faut constituer un fonds de financement pour votre projet. Pour cela, il vous est bien sûr possible d’économiser. Réduisez alors vos dépenses en résiliant les abonnements qui ne vous sont pas indispensables, limitez vos dépenses de sorties, réalisez plus d’heures supplémentaires avant de quitter votre poste, etc. Tous ces euros accumulés vous permettront ensuite de débuter plus sereinement votre activité d’entrepreneur.

D’autres solutions peuvent également vous permettre de vous lancer en toute sécurité :

  • Si vous disposez d’un apport personnel, même très faible, et d’une relation privilégiée avec votre conseiller bancaire, il est possible d’obtenir un emprunt. Cela sera d’autant plus facile si la somme demandée reste faible.
  • Il est aussi possible de réaliser une campagne de crowfunding. Ce mécanisme est également appelé « financement participatif ». Il s’agit de convaincre des particuliers et/ou des professionnels de participer à une épargne collective destinée à vous soutenir. Vous devrez alors réaliser un argumentaire de choix pour réussir à les convaincre.
  • Vous avez par ailleurs la possibilité de chercher des investisseurs.
  • Enfin, n’hésitez pas à solliciter les services de l’État et les nombreuses aides publiques destinées à encourager l’entrepreneuriat : subvention, prêt d’honneur, allégements fiscaux, prêt participatif, etc.

L’apport n’est pas toujours nécessaire pour entreprendre. Il est néanmoins important que votre motivation soit sans faille et que vous réussissiez à convaincre vos interlocuteurs au moment de vous lancer. Là est votre future réussite.

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