Patrons au SMIC : la dure réalité de l'entrepreneuriat

Par Stéphanie Haerts | Mis à jour le 19/03/2024 à 13:41

Ils sont souvent invisibles dans le débat économique, éclipsés par les grandes figures de l'industrie, et pourtant, leur combat quotidien mérite d'être sous les projecteurs. Les « petits patrons » de France, ces héros discrets de l'entrepreneuriat, font face à une précarité croissante. Mais, leur rémunération peine à refléter les heures investies.

SMIC patron de PME
Entre rêve d'indépendance et dure réalité, des patrons de TPE et PME tirent le diable par la queue, gagnant à peine le SMIC.

Des chiffres qui interpellent

Selon une étude récente, 20% des dirigeants de très petites et moyennes entreprises (TPE et PME) se contentent d'un salaire inférieur à 1 400 euros mensuels. Un chiffre alarmant qui vient souligner la vulnérabilité d'un secteur souvent perçu comme florissant. Cette précarité s'est accentuée avec la crise du Covid-19, qui a vu de nombreux commerces fermer leurs portes ou lutter pour rester à flot.

L'image d'opulence souvent associée aux chefs d'entreprise s'efface devant la réalité des petits patrons. Pendant que certains PDG, comme Carlos Tavares de Stellantis, bénéficient de millions, d'autres peinent à se verser un SMIC. Dans Le Monde, Nelly Bouet, gérante d'un café-restaurant, témoigne de cette lutte incessante. Passée de la gestion de patrimoine à la restauration pour chercher une certaine indépendance, elle se retrouve aujourd'hui avec des revenus en dessous du smic, dans un établissement impacté de plein fouet par la pandémie.

La résilience face à la crise

La crise sanitaire a bouleversé les habitudes de vie et, avec elles, le business de nombreux petits patrons. Nelly Bouet raconte comment son café-restaurant, florissant jusqu'en 2020 grâce à une clientèle de seniors, a vu son chiffre d'affaires chuter dramatiquement. La concurrence des repas livrés à domicile à des prix imbattables par les municipalités a isolé sa clientèle et fragilisé son commerce.

« Depuis la crise liée au Covid-19, les municipalités ont passé des contrats avec des sociétés qui leur livrent leurs repas tout prêts, à des prix défiant toute concurrence. D’un côté, ils isolent nos anciens, de l’autre, mon chiffre d’affaires a plongé », explique-t-elle dans le quotidien. Face à l'adversité, elle a coupé tous les coûts superflus, mais l'épuisement guette. Travailler sans relâche pour à peine survivre devient un leitmotiv lourd à porter.

À lire aussi : Les revenus annexes sur les plateformes (Vinted Airbnb, etc.) sont-ils imposables ?

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