La puff, cette cigarette électronique en vogue est-elle vraiment dangereuse ?

Par Mustapha Azzouz | Mis à jour le 02/08/2022 à 13:58
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Vous ne savez pas ce qu'est une puff ? Très tendance chez les lycéens et même les collégiens, cette cigarette électronique jetable a été inventée aux États-Unis. Malgré son look coloré et ses parfums fantaisie, elle n’est pas aussi inoffensive qu’il y paraît et présente de vrais dangers pour la santé.

Qu’est-ce que la puff ?

La puff a fait son apparition sur le marché américain en 2019. Contrairement aux cigarettes électroniques, cette vapoteuse n’est pas rechargeable. Elle contient entre 600 et 700 bouffées d’un parfum unique. Fine, facile à transporter et affichant des couleurs lumineuses, la puff se démarque des vapoteuses classiques.

Quant aux parfums, ce « vape pen » se décline dans des goûts alléchants comme « ananas glacé », « barbe à papa », « bon licorne » ou encore « cool mint ». Résultat, elle séduit les jeunes qui s’initient ainsi à la consommation de nicotine. Pourtant, les vapeurs fruitées leur donnent l’impression de s’adonner à un geste anodin alors qu’il y a un vrai risque d’addiction. En prime, les puffs coûtent en moyenne 8 €, un prix bien plus abordable pour les adolescents comparé aux cigarettes. Une puff équivaut environ à deux paquets de cigarettes. 

De la nicotine dans toutes les puffs ?

La puff ne contient pas forcément de la nicotine. Toutefois, ces vapoteuses fruitées intègrent le geste de fumer dans la vie des jeunes s’y essayant. Celles contenant des sels de nicotine habituent le cerveau à recevoir une dose quotidienne de produit. En France, la teneur en nicotine des puffs doit être comprise entre 0,9 % et 2 %. Toutefois, des modèles commandés à l’étranger peuvent afficher une concentration de 50 milligrammes par millilitre bien que cette teneur soit interdite en France. Jour après jour, l’habitude laisse place à la dépendance et peut conduire les jeunes vapoteurs à la consommation de cigarettes classiques.

La puff, un danger pour la santé

Les consommateurs de puffs n’associent pas cette cigarette électronique à la consommation de tabac. Pour eux, il s’agit simplement d’une vapeur fruitée. Pourtant, les risques d’addictions sont bien présents. Certains vapoteurs se retrouvent ainsi à utiliser des puffs dont la teneur en nicotine est adaptée à un gros fumeur. Certaines puffs sont également plus concentrées que les cigarettes !

Cardiologue et vice-président du Comité national de lutte contre le tabagisme (CNCT), le Pr Daniel Thomas donne un constat sans appel : « Initialement, le vapotage est un dispositif de réduction des risques liés à la consommation de tabac. Un substitut, donc. Dans le cas de la Puff, c'est tout le contraire, il est question d'une initiation à la consommation du tabac. Si un ado utilise ce produit, il peut très rapidement devenir dépendant à la nicotine, bien plus addictive que l'héroïne, la cocaïne ou le cannabis, et se mettre à fumer des cigarettes ».

En novembre 2021, le Haut Conseil de santé publique a également alerté sur le succès grandissant des puffs. Interrogé sur les bénéfices et les risques de la cigarette électronique, il a expliqué que ces dispositifs « peuvent jouer en faveur du rôle initiateur des produits de vapotage, pour les adolescents, à la consommation de tabac ». Et que penser des puffs sans nicotine ? Le liquide utilisé pour créer de la vapeur n’est pas toxique mais il n’est pas possible de dire que sa combustion est saine. Ainsi, en dehors d’un sevrage tabagique, il sera dommageable pour un nouveau vapoteur.

Bon à savoir : La puff, un danger pour l'environnement

Fabriquée en plastique, contenant une pile à lithium et destinée à un usage unique : la puff n’est vraiment pas écologique ! Il ne faut en aucun cas la jeter avec les ordures ménagères mais la réserver à un bac de collecte spécifique. Le site Ecosystem permet de trouver le lieu le plus proche de chez vous.

Puff : que dit la loi ?

En France, la vente de cigarettes et de vapoteuses est interdite aux mineurs. Les puffs sont vendues chez les buralistes, sur Internet et dans des boutiques dédiées au vapotage. Face au nombre d’ados consommant des puffs, il est clair que les contrôles sont loin d'être automatiques. En mars 2022, le ministère des Solidarités et de la Santé a à nouveau rappelé qu’il prêtait une attention toute particulière aux puffs. Le respect des obligations légales relatives à la publicité et à la vente aux mineurs est particulièrement dans le viseur. La note rappelle que les puffs doivent :

  • transmettre une notification aux autorités compétentes avant leur mise sur le marché ;
  • contenir moins de 20 mg/l de nicotine ;
  • respecter l’interdiction de publicité ou de promotion qu’elle soit directe ou indirecte ;
  • obéir à des normes d’étiquetage.

L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) met à la disposition des consommateurs la liste des produits de vapotage autorisés sur le marché français.

Si la puff peut accompagner un ancien fumeur dans son processus de sevrage, elle est surtout plébiscitée par des jeunes n’ayant jamais fumé. Pas chère et ludique, cette cigarette électronique jetable représente un vrai danger chez les jeunes. En effet, elle banalise la consommation de nicotine et le geste de fumer. Très vite, une accoutumance, puis une addiction peuvent se mettre en place. Enfin, malgré son petit prix, elle représente, sur le long terme, des dépenses faramineuses.

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