Les députés approuvent la baisse des nitrites dans la charcuterie
Les députés favorables à une baisse des nitrites ont validé la proposition de loi MoDem, jeudi 3 février 2022. Les charcutiers utilisent ces additifs dans leurs produits afin d'éviter que des bactéries pathogènes ne se développent notamment dans le jambon.

Moins de nitrites dans le jambon
Nocifs pour la santé, l'Assemblée Nationale a approuvé la réduction des nitrites utilisés dans les charcuteries. Les députés ont adopté la proposition de loi MoDem visant à abaisser les doses maximales d'additifs nitrés dans la charcuterie par 93 voix contre 1. Cependant, aucune interdiction de ces conservateurs n'est pour l'instant sur la table. Le texte devrait maintenant être examiné par le Sénat.
Loiret Richard Ramos, l'auteur du texte de loi, s'est réjoui de ce vote offrant une « réponse concrète à la malbouffe, qui touche surtout les plus pauvres ». Marc Fesneau, le ministre des Relations avec le Parlement, s'est quant à lui inquiété d'un « risque d’une alimentation à deux vitesses ». En effet, des produits contenant moins de nitrites sont déjà vendus plus chers. De leur côté, le syndicat des charcutiers-traiteurs, le Fict (Fédération française des industries charcutières) salue cette décision.
Les nitrites, un additif potentiellement cancérigène
De nombreuses alertes ont déjà été lancées par des chercheurs concernant les nitrites contenus dans la charcuterie. Ces additifs favoriseraient l'apparition de cancers et particulièrement le cancer colorectal. En 2015, les nitrites ont d'ailleurs été classés « cancérogènes certains ». Ces additifs sont par ailleurs utilisés pour allonger la conservation des produits et éviter le développement de certaines bactéries comme le botulisme, une affection neurologique grave.
Autre fait intéressant et peut-être moins connu, le jambon normalement de couleur grise devient rose du fait de l'ajout de nitrites. Ces derniers sont également utilisés pour vendre de la viande de moins bonne qualité et réduire le temps dans les procédés de séchage. Alors qu'initialement, la proposition de loi visait une interdiction totale des additifs nitrés d'ici à 2025, elle a été révisée par le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie qui a indiqué vouloir progresser avec « méthode ». L'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail, devrait prochainement planifier « une trajectoire de baisse de la dose maximale d’additifs nitrés au regard des risques avérés pour la santé humaine ».
À lire aussi Additifs alimentaires : voici les produits où il y en a le plus