Antibiotiques de croissance : la viande ne pourra plus être importée en France
Un arrêté interdisant les importations de viandes provenant d'élevages traités aux antibiotiques sera publié mardi 22 février 2022, comme l'a indiqué le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie.
L'importation de viande traitée aux antibiotiques interdite
La France n'autorisera plus les importations de produits carnés traités avec des antibiotiques de croissance. Un arrêté publié mardi au Journal officiel interdira son importation mais aussi sa commercialisation pour une durée d'un an. Les professionnels auront deux mois pour « interroger leurs fournisseurs et avoir l'assurance qu'à la fin des fins, la viande ne soit pas issue d'un élevage utilisant des antibiotiques de croissance » a indiqué Julien Denormandie.
Les éleveurs, notamment aux États-Unis, ajoutent ces antibiotiques dans les aliments des animaux afin de maximiser leur croissance. Ces médicaments ne sont donc pas utilisés pour les soigner. « Dans les centres d'engraissement énormes, ils ne s'embêtent pas. L'animal est sous antibiotiques toute sa période d'engraissement. Cela permet de le suralimenter sans générer de problèmes de digestion, il est toujours en pleine forme », décrivait récemment Bruno Dufayet, président de la Fédération nationale bovine, section spécialisée de la FNSEA dans des propos rapportés par France Bleu.
Une mesure à quelques semaines du premier tour de la présidentielle
L'utilisation à outrance d'antibiotiques entraîne une résistance des microbes. Les antibiotiques n'agissent plus sur les infections que pourraient contracter l'animal. Julien Denormandie a dénoncé « un non sens en termes de santé environnementale car ces élevages qui utilisent des antibiotiques de croissance créent de l'antibiorésistance, ce qui est dangereux pour notre environnement à tous ».
Avant la présidentielle et à quelques jours du Salon de l'Agriculture, le gouvernement souhaite envoyer un signal fort aux agriculteurs. Ils choisissent ainsi de favoriser la production locale et de qualité en refusant de la mettre en compétition avec des produits importés de moins bonne qualité. L'Europe devait prendre cette mesure fin janvier 2022 mais cela n'a pas été le cas : « Je pense qu’il faut aller vite sur ces sujets. Cette échéance étant passée, je prends une mesure au niveau national », a conclu le ministre qui veut que les produits agricoles importés soient soumis aux normes sanitaires et environnementales Européennes.
À lire aussi 5 aliments pas chers pour remplacer la viande