Hausse des prix de l’électricité : Orange s'inquiète de possibles coupures
Les opérateurs des télécoms sont de gros consommateurs d’électricité pour l'alimentation du réseau. Face à la flambée des prix de l’énergie, Orange craint des délestages.
Coupure du réseau
« Nous redoutons des délestages, c’est-à-dire des coupures volontaires de zones entières par le gestionnaire du réseau, pour éviter un black-out », explique Jean-Benoît Besset, directeur de la stratégie réseau chez Orange, au Parisien. En effet, face à la flambée des prix de l’électricité et au prolongement de cette crise, il se peut que l’approvisionnement en électricité soit compliqué. Or, le secteur des télécoms fait partie des plus gros consommateurs d'électricité. S’ils en ont besoin pour la production du matériel, ce qui en prend le plus est l'alimentation des datacenters et du réseau.
« Nous sommes prévenus en avance, ce qui nous permet par exemple, pour nos data centers, de basculer sur des batteries. Sauf que cela ne fournit de l’électricité que pour quelques heures seulement. Après, cela met notre réseau en danger », indique Jean-Benoît Besset. Pour éviter les délestages, Orange pourrait faire basculer l’alimentation du réseau sur des générateurs électriques au diesel. Mais cela ne va pas arranger le problème des prix, face à la flambée des coûts du carburant.
Quelles répercussions sur les abonnements ?
Pour Jean-Benoît Besset, il va être compliqué d’augmenter les prix des abonnements face à la hausse des coûts pour Orange. « Nous sommes en France dans un environnement ultra-concurrentiel. Nous nous trouvons dans une situation totalement inédite. C’est tout le secteur qui risque donc de revoir ses marges à la baisse, avec comme conséquences directes une diminution des investissements sur les réseaux », explique le directeur de la stratégie réseau de chez Orange.
Les surcoûts liés à la hausse des prix sont énormes pour Orange. En effet, 70% de l’énergie dont Orange a besoin pour fonctionner est achetée à prix cassé, soit grâce à la baisse de la taxe TICFE, soit de l’électricité nucléaire de EDF, vendue à bas prix. Mais le restant de l’énergie dont le groupe a besoin pour fonctionner provient des marchés de gros, où les prix sont jusqu’à cinq fois plus chers. « En 2021, la flambée des prix s’était déjà traduite par un surcoût de plusieurs centaines de millions d’euros sur notre budget énergie. Pour cette année, nous prévoyons déjà son doublement », indique Jean-Benoît Besset.