Les médecins sous influence prescrivent moins bien

Par Anton Kunin | Mis à jour le 07/11/2019 à 12:31

Les médecins qui reçoivent des cadeaux de la part de l’industrie pharmaceutique font des prescriptions plus coûteuses et moins efficaces, ont conclu des chercheurs de l’université de Rennes et du CHU de Rennes.

médecin généraliste
Les médecins qui reçoivent des cadeaux de la part de l'industrie pharmaceutique prescrivent des traitements moins efficaces.

Les médecins sans lien avec les labos prescrivent des médicaments plus efficaces et moins chers

C’était longtemps un phénomène complexe à étudier, tant il était empreint d’opacité. Mais, ouverture des données du Système National des Données de Santé aidant, des chercheurs français ont pu se pencher pour la première fois sur l’influence que peuvent avoir sur les médecins les cadeaux que leur offre l’industrie pharmaceutique. Et le résultat est sans appel : les médecins bénéficiant de cadeaux prescrivent en effet des médicaments moins efficaces et/ou plus chers.

À l’inverse, les médecins qui ne reçoivent pas de cadeaux de la part de l’industrie pharmaceutique prescrivent des médicaments avec un meilleur rapport bénéfices-risques, et qui coûtent également moins cher. L’Assurance maladie évalue d’ailleurs les médecins sur ces critères.

Près de 9 médecins sur 10 seraient sous influence

L’étude montre que globalement, les médecins qui reçoivent des avantages de la part de laboratoires prescrivent plus de traitements antihypertenseurs, d’antibiotiques génériques et de statines que les médecins qui n’en reçoivent pas. Sur les 41.257 médecins recensés dans la base de données de l’Assurance maladie, 36.232 (soit 87,8%) ont reçu des avantages de la part de laboratoires.

Dans le cadre de cette étude, ont été considérés comme cadeaux des dons d’équipements, des invitations, la prise en charge de frais de repas et de déplacements, des commissions et le remboursement de frais divers. Toujours est-il que la déclaration de ces cadeaux incombe aux laboratoires pharmaceutiques eux-mêmes, impossible donc d’être sûr que ces déclarations soient complètes. De même, des avantages plus difficilement quantifiables, tels que la livraison de titres de presse médicale gratuits, d’échantillons de médicaments et des séminaires pris en charge par les laboratoires pharmaceutiques, n’ont pas été pris en compte dans le cadre de cette étude.

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