Travailler dans le public est plus pénible que dans le privé
Voilà une étude qui pourrait bien faire changer la vision des Français sur la fonction publique, jugée encore souvent comme très avantageuse par rapport au privé. Selon le ministère du Travail, qui a réalisé une étude sur la pénibilité, les salariés du secteur public sont plus exposés à certains risques que ceux du secteur privé.
Le travail de nuit est bien plus fréquent dans le public
L’étude, menée entre 2016 et 2017 par 1.243 médecins du travail qui ont interrogé 26.500 salariés et publiée lundi 6 janvier 2020, dévoile notamment que le travail de nuit est bien plus fréquent dans la fonction publique que dans le privé. Si les salariés du privé sont 13,3% à faire des horaires de nuit, même occasionnellement, 22,3% des agents de la fonction publique d’État, soit plus de 1 sur 5, y sont sujets. Et cette part grimpe, sans surprise, à 26,7% pour les agents de la fonction publique hospitalière.
Il en va de même pour le travail le dimanche ou le samedi, généralement fériés dans le privé sauf dans certains secteurs comme le commerce. Les fonctionnaires sont plus nombreux à travailler au moins 20 samedis et 10 dimanches par an.
La pénibilité très présente dans les hôpitaux
L’étude semble en partie justifier la grogne du personnel des hôpitaux qui ont fortement fait grève en 2019 : selon l’étude, 82,7% d’entre eux ont déclaré une contrainte posturale ou articulaire dans la semaine précédant l’enquête. C’est plus que la moyenne de la fonction publique (71,5%) qui est, par ailleurs, similaire à celle du secteur privé (71,6%).
Et le personnel des hôpitaux, par rapport à leurs homologues de la fonction publique territoriale, est également plus susceptible de devoir porter des charges lourdes (53,5% des interrogés) et d’être exposé à des risques chimiques et biologiques (57% et 72,8% respectivement).
