Tabac : à combien doit revenir le paquet pour qu’il ne coûte rien à l’État ?

Un coût de 120 milliards d’euros pour l’État

Pour 56% des Français, la vente de tabac rapporte plus à l’État qu’elle ne lui coûte. Mais il s’agit là d’une idée reçue pour l’Alliance contre le tabac (ACT). Une fédération d’associations indépendantes, d’intérêts privés et financée par le ministère de la Santé et l’assurance maladie qui estime le coût total du tabac à 120 milliards d’euros par an à la charge de l’État.

Dans la colonne des bénéfices, l’État ne peut compter que sur 16 milliards d’euros de recettes fiscales. Mais ce que révèle l’association, c’est que les dépenses de santé directement liées au tabac s’élèvent à plus de 26 milliards d’euros par an. Le coût social net pour la société s’évalue même à 120 milliards d’euros par an, en prenant en compte le coût externe (valeur des vies humaines perdues, perte de la qualité de vie, jours non travaillés), la note pour les finances publiques (dépenses de prévention, répression et soins) et déduction faite des recettes (économie de retraites non versées, recettes des taxes prélevées).

Des géants du tabac qui ne paient « quasiment pas d’impôts » en France

Au total, la facture est salée pour tous les Français, y compris les non-fumeurs, qui revient à 1.800 € par an et par habitant. La balance reste donc très largement déficitaire. Mais ce que souligne Loïc Josseran, président de l’ACT, c’est que quatre des géants du tabac (Philip Morris International, British American Tabacco, Japan Tabacco International et Imperial Brands) « ne paient quasiment pas d’impôts en France ».

Alors pour que le tabac ne coûte rien à l’État, le paquet devrait être vendu à 45 euros l’unité, selon l’association. En France chaque année, 1,9 milliard de paquet de cigarettes sont vendus. Et ce, malgré l’augmentation du prix du tabac, où le paquet a dépassé les 10 €, le 1er novembre dernier, après une politique de hausse réalisée sur trois ans.

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