Les tests de fertilité sous le feu des critiques
La fiabilité des tests de fertilité, notamment ceux de grossesse et d'ovulation disponibles en pharmacie et grandes surfaces, est aujourd'hui questionnée. Une récente enquête de la Répression des Fraudes en France révèle des anomalies d’étiquetage et des défauts de sensibilité, semant le doute chez les consommateurs.
Qu'est-ce que les tests de fertilité ?
Les tests de fertilité, comprenant les autotests urinaires de grossesse et d’ovulation, sont conçus pour offrir aux individus une réponse rapide sur leur potentiel de fécondation ou le succès d'une conception. Les tests de grossesse détectent la présence de l’hormone β-HCG, produite par l’embryon, dans l’urine. Il est conseillé de les utiliser avec les premières urines du matin pour une meilleure précision. Les tests d’ovulation, quant à eux, mesurent le taux de l'hormone lutéinisante (LH), indiquant le moment de l'ovulation. Ces outils sont devenus des aides précieuses pour de nombreuses personnes souhaitant concevoir, offrant une première évaluation accessible et rapide.
Cependant, l’enquête menée entre septembre 2022 et juillet 2023 par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a soulevé des préoccupations significatives. Sur une vingtaine de tests examinés, issus de fabricants, pharmacies, et surfaces commerciales variées, des problèmes de non-conformité ont été identifiés sur neuf prélèvements. Ces problèmes incluaient des anomalies d'étiquetage, des instructions insuffisantes ou absentes en français, et surtout, des défauts de sensibilité. Ces derniers concernent la capacité du test à détecter les hormones aux concentrations prévues ou dans les temps annoncés, affectant potentiellement la fiabilité des résultats. Cinq portaient sur des tests de grossesse, deux sur des tests d'ovulation et deux sur des tests de ménopause.
Conseils d'experts et recommandations
Face à ces constatations, des experts comme le Dr Joëlle Belaïche-Allart et le Dr Mikaël Agopiantz soulignent que, bien que la plupart des tests affichent un taux de fiabilité avoisinant les 99 %, une marge d'erreur subsiste. Ils recommandent, en cas de doute, de ne pas se fier uniquement à un autotest mais de consulter un professionnel de santé pour des examens biologiques plus précis.
Le ministère de la Santé rappelle également l'importance de ne pas réaliser le test de grossesse trop tôt après la fécondation pour éviter les faux négatifs. En ce qui concerne les tests d'ovulation, les anomalies relevées portent sur l'absence d'indications claires sur la performance des tests, rendant leur interprétation difficile pour les utilisateurs.
À lire aussi : Je n’arrive pas à avoir un bébé : faut-il faire un bilan d’infertilité ?
