École : plus d’enfants favorisés dans le privé que dans le public
Ce n'est pas une grande surprise, mais une confirmation. D'après un baromètre rendu public par le ministère de l'Éducation nationale, on trouve plus d'enfants issus d'un milieu favorisé dans les établissements d'enseignement privé, que dans le public. Ce qui signifie que les parents, quand ils en ont les moyens financiers, n'hésitent pas à mettre la main à la poche pour les études de leurs enfants, même s'ils contribuent déjà au financement de l'Éducation nationale par leurs impôts.
Plus d’enfants issus de milieux favorisés dans le privé
Voilà un nouvel acronyme dont on risque d'entendre parler de plus en plus : l'IPS, pour Indice de position sociale. D'après une étude rendue publique par l'Éducation nationale, cet indice, qui sert à mesurer la situation sociale des élèves, enfin, surtout, de leurs parents, serait plus élevé dans les établissements privés.
L'indice prend en compte la profession des parents, les pratiques culturelles, sans doute aussi une estimation des revenus du foyer. Autant d'éléments qui, de l'aveu même du ministère, favorisent les apprentissages, plus l'IPS est élevé ! L'Éducation nationale fabrique même un IPS par établissement, en faisant la moyenne de l'IPS de tous les élèves qui y sont inscrits.
Les parents qui mettent leurs enfants dans le privé payent deux fois
D'après le classement rendu public par l'Éducation nationale, sur les 100 premiers lycées de France dans le classement IPS, 82 sont privés. Des établissements, qui, comme par hasard, obtiennent les meilleurs résultats au bac. Le ministère se garde bien de préciser que les établissement publics qui font partie de ce classement, sont connus pour pratiquer une sélection drastique des élèves !
D'après le syndicat enseignant SE-Unsa, cet indice révèle le « rôle décisif de l'enseignement privé sous contrat dans le séparatisme social en milieu scolaire ».
Les parents qui placent leurs enfants dans le privé ont un tout autre avis. Pour eux, payer en plus de ce qu'ils payent déjà avec leurs impôts pour scolariser leurs enfants, est le seul moyen de leur donner accès à un enseignement de qualité. D'autres statistisques révèlent en effet que l'absentéisme des professeurs est deux à trois fois moins important dans le privé sous contrat, comparé au public (alors que tous sont salariés de l'Éducation nationale), ou encore, que les programmes ne sont que très rarement achevés dans le public.