Télétravail : quel coût pour les salariés ?

Par Aurélie Giraud | Mis à jour le 07/09/2021 à 12:27

Plébiscité par les uns, rejeté par les autres, qu’implique vraiment le télétravail pour les salariés ? La CGT a mené une enquête inédite sur le sujet, pointant notamment les surcoûts du travail à distance pour les salariés.

98% des salariés souhaitent poursuivre le télétravail

Ces longs mois de télétravail imposés par la crise sanitaire, que certaines entreprises ont d’ailleurs choisi de maintenir à court, moyen ou long terme, ont permis d’avoir du recul sur les conséquences du travail à distance. Que pensent vraiment les salariés du télétravail ? C’est l’objet d’une vaste enquête menée par L'Union des ingénieurs, cadres et techniciens de la CGT (UGICT-CGT) auprès de 15.000 salariés, intitulée « Télétravail, un an après ».

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le télétravail plaît ! D’après les résultats de l’étude, publiée en exclusivité par nos confrères du Parisien, « 98% des personnes interrogées aimeraient continuer à télétravailler et deux tiers souhaiteraient le faire à mi-temps, soit deux à trois jours par semaine ». Économie de transport, meilleur équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle, concentration, sommeil, souplesse des horaires : autant d’avantages mis en avant par les salariés. 70% des sondés considèrent même qu'ils sont plus efficaces lorsqu'ils travaillent à distance.

Télétravail : un surcoût à la charge de 7 salariés sur 10

Mais le télétravail n’est pas toujours aussi idyllique qu’il n’y paraît… Tout le monde n’a pas le luxe d’avoir une pièce dédiée, au calme, pour pouvoir s’isoler. Et justement, l’isolement peut s’avérer pesant et inquièterait les deux tiers des sondés. « 45% disent avoir été en alerte dépressive et 19% présenter un symptôme dépressif » peut-on lire dans les colonnes du Parisien.

Les conditions matérielles à distance ne sont pas toujours optimales et c’est d’ailleurs là que le bât blesse : le télétravail représente souvent un surcoût pour les salariés. Pour 7 salariés sur 10 ayant participé à l’enquête, leur employeur ne participe pas aux frais engendrés par le télétravail : loyer, charges (chauffage, électricité), frais d’installation, consommables (ramettes de papier, cartouches d’encre). 60% des sondés ne disposeraient pas d’un écran financé par leur employeur. À noter que 19% affirment également ne plus recevoir de participation à leurs frais de repas.

Par ailleurs, la déconnexion peut être plus difficile : plus de la moitié des sondés (52%) affirment prendre moins de pauses qu’en présentiel et deux salariés sur trois considèrent que leurs employeurs attendent plus d’eux lorsqu’ils sont en télétravail. Alors le télétravail, oui, mais à petite dose et bien encadré !