CPF : combien les salariés devront-ils débourser pour se former ?

Par Stéphanie Haerts | Mis à jour le 11/03/2024 à 15:07

Il y a du nouveau concernant le Compte Personnel de Formation (CPF), pilier de l'évolution professionnelle des salariés. Désormais, pour accéder à une formation financée via le CPF, il faudra contribuer financièrement. À partir de mai 2024, chaque formation suivie sera assortie d'un coût forfaitaire de 100 euros pour le bénéficiaire. Cette mesure a pour objectif de responsabiliser les utilisateurs et d'équilibrer les finances publiques.  

compte personnel de formation
Le CPF, un outil de formation désormais à double tranchant pour les salariés.

Un virage inattendu de la part du gouvernement

Le gouvernement, en quête d'économies, a décidé de modifier les règles du jeu du CPF. Fini le temps où les salariés pouvaient se former sans débourser un centime de leur poche. La nouvelle donne ? Un paiement forfaitaire de 100 euros, indépendamment du coût de la formation.

Cette décision, annoncée le 8 mars 2024, vise à responsabiliser les utilisateurs tout en rééquilibrant les finances publiques. Mais derrière cet objectif officiel, c'est une stratégie d'économie pour l'État qui se profile, avec des économies estimées à 250 millions d'euros dès la première année.

Quelles conséquences pour les salariés ?

Cette mesure, effective dès le 1er mai 2024, change la donne pour de nombreux travailleurs. Les formations longues et coûteuses deviennent relativement moins onéreuses, mais l'impact reste important pour ceux qui avaient accumulé suffisamment de fonds sur leur CPF. La loi du 21 juin 2023, qui élargissait le CPF à tous les permis terrestres à moteur, montre pourtant une volonté d'ouverture et de soutien à la formation professionnelle. Cependant, avec ce nouveau reste à charge, le gouvernement semble prendre le risque de décourager une partie des salariés de se former.

En toile de fond, le plan d'austérité lancé par l'exécutif en mars 2024, visant à réduire les dépenses de plus de 30 milliards d'euros sur deux ans, révèle une stratégie plus large. L'introduction du reste à charge pour le CPF s'inscrit dans cette logique, avec une économie attendue de 375 millions d'euros en année pleine. Pourtant, cette mesure pourrait bien avoir l'effet inverse de celui escompté, en freinant l'accès à la formation pour 20% des salariés concernés, selon les estimations. Un paradoxe pour un gouvernement qui met la formation au cœur de sa stratégie pour l'emploi.

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