Une sculpture invisible vendue aux enchères 15.000 euros
C’est sans doute inédit dans l’histoire de l’art. Une oeuvre invisible de l’artiste italien Salvatore Garau a été adjugée pour 14.820 euros. L’artiste, âgé de 67 ans, considère que c'est « la parfaite métaphore de l'époque que nous vivons ».
L'art du vide s'avère lucratif
Les artistes contemporains n’en finissent pas d’oser. Après « le bidet » de Marcel Duchamp ou encore la « Merde d’Artiste » de Piero Manzoni, l’Italien Salvatore Garau a réalisé « Io Sono », une oeuvre invisible. La sculpture a été adjugée pour 15.000 € alors que la mise à prix fixée par la maison de ventes Art-Rite était de 6.000 €. On comprend donc que plusieurs amateurs d’art se sont disputé l’acquisition de cette curiosité.
Le propriétaire a reçu un certificat de garantie et d’authenticité de la part de Art-Rite, la maison de vente, le tout accompagné d’une représentation de l’oeuvre. Il s’agit d’un fond blanc et de ce que l’imagination de celui qui le regarde fera de l’objet. Si la démarche est singulière, elle est porteuse d'un vrai message. Pour Salvatore Garau, sa sculpture est une « parfaite métaphore de l'époque que nous vivons ». Ce sont ses mots rapportés par L'Unione Sarda.
Une oeuvre qui s’admire et s’imagine
Pour expliquer sa création, l’artiste s’en remet aussi à la philosophie et la religion. « Le vide n'est rien de plus qu'un espace plein d'énergie, et même si nous le vidons, selon le principe d'incertitude de Heisenberg, le vide a un poids. Par conséquent, il a une énergie qui se condense et se transforme en particules, présentes en nous. Après tout, ne façonnons-nous pas un Dieu que nous n'avons jamais vu ? »
« Ça fait des années que je pense à ces sculptures invisibles. Mais ce n'est que maintenant que j'ai décidé de les exposer, car c'est une parfaite métaphore de l'époque que nous vivons », estime l'artiste italien de 67 ans. Ce n'est pas la première fois que cet artiste présente une œuvre immatérielle. Sa sculpture invisible « Bouddha en contemplation » se dressait au milieu de la Piazza della Scala à Milan, un espace privilégié où chacun pouvait l'admirer (ou l'imaginer). La seule chose que l'on pouvait percevoir était le carré de ruban blanc au sol qui délimitait le périmètre de l'air.
