Vers une pénurie de lait en France en automne et hiver 2022

Par Paul Laurent | Mis à jour le 09/08/2022 à 14:44

Sur fond de canicule et de hausse des prix de la nourriture pour les animaux, la France risque d’être confrontée à une pénurie de lait pour l’automne 2022.

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Les éleveurs sont contraints de puiser dans leurs réserves de fourrages prévues pour l'automne pour nourrir leurs bêtes.

Manque de nourriture pour les vaches

Des vagues de chaleur inédites se succèdent en France depuis le début de l’été 2022. En conséquence, une sécheresse frappe l’hexagone et oblige les agriculteurs à puiser dans leurs réserves de fourrage pour nourrir leurs bêtes. En effet, les pâtures que les vaches consomment normalement, ne sont qu’herbes brûlées par le soleil et par manque d’eau. En plus de cela, les prix de la nourriture pour les animaux, comme le fourrage, explosent, notamment à cause de la guerre en Ukraine.

« On est très inquiet sur la capacité de beaucoup d'éleveurs à pouvoir nourrir leurs troupeaux sur l'ensemble de l'hiver 2022-2023 », explique à France Info Yannick Fialip, éleveur et président de la commission économique de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). En été, les animaux se trouvent normalement dans les prés. Or, par cette chaleur, ce n’est pas possible. « Je pense que dans les mois qui viennent, on va avoir une pénurie de lait en France », prévoit-il.

Vers des aides de l’État

Face à cette situation extraordinaire, les agriculteurs ne vont pas avoir d’autre choix que d’acheter du fourrage pour nourrir les vaches. « Il y a un fonds des calamités qui aide les éleveurs à pouvoir avoir accès à des aides qui leur permettraient d'acheter des fourrages, financés à 50% par les éleveurs et à 50% par l'État », explique Yannick Fialip. « Le prix du lait en France est 20% inférieur au prix du lait payé aux autres producteurs européens, notamment en Allemagne et aux Pays-Bas », explique-t-il.

Il espère que les prix du lait vont augmenter pour permettre aux agriculteurs « d'avoir une meilleure trésorerie et d'assurer la pérennité de la filière ». « On a de gros risques que certains éleveurs décident de décapitaliser leur cheptel face à cette situation », s’inquiète en outre le président de la commission économique de la FNSEA. Pour lui, « tout le travail du ministre doit être fait autour de cela pour éviter que l'on perde le cheptel. Si on perd le cheptel mère, on perd la capacité à produire des veaux pendant trois ans », estime-t-il.

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