Lait, porc, volaille : les exportations de la France pointées du doigt

Par Anton Kunin | Mis à jour le 24/07/2023 à 13:45

Si les ventes de produits tripiers représentent une faible part de l’ensemble des ventes de porc et de volaille en France, ces parties partent en revanche à l’exportation dans des pays en développement, une situation qui afflige les ONG Réseau Action Climat, Oxfam France et Greenpeace France.

Poulet
Les poulets « export » sont élevés dans des conditions pitoyables.

La Chine et les Philippines, deux pays avides de tripes de porcs françaises

Poulets « export », oreilles, pieds et demi-têtes congelés de cochons, lait en poudre … : selon les ONG Réseau Action Climat, Oxfam France et Greenpeace France, la France n’a pas à être fière de ses exportations de viande, volaille et produits laitiers. Si les morceaux nobles partent essentiellement vers des pays de l’Union européenne, l’immense majorité des exportations françaises concerne des produits de faible qualité et à faible valeur ajoutée, exportés vers des pays en voie de développement.

Dans la filière porcine, par exemple, 39% des produits sont exportés. La Chine et les Philippines en particulier absorbent une grande partie des exportations de trois produits à faible valeur ajoutée : 42% des viandes porcines françaises congelées, 51% des abats (oreilles, pieds et demi-têtes congelés) et 29% des exportations de graisse de porc.

La spécialisation en produits à faible valeur ajoutée nuit à l’élevage français

Dans la filière des volailles, les choses ne sont pas réjouissantes non plus. Depuis les années 1980, la France s’est spécialisée dans le « poulet export », à savoir un poulet à très faible valeur ajoutée, de très faible poids (< 1,6kg), tué jeune (moins de 40 jours) et congelé. Il représente 32% de la production de volaille française, révèlent les trois ONG. Ces poulets « export » sont expédiés au Moyen-Orient et, de plus en plus, en Afrique subsaharienne. Cette dernière région importe également d’importantes quantités de bas morceaux issus de la découpe de poulets.

S’agissant du lait, enfin, 42% des produits issus du lait français sont exportés. La majorité des co-produits sont exportés en dehors de l’Union européenne : c’est le cas de 70% des poudres infantiles et 62% des poudres de lait écrémé. Les principaux consommateurs de ces poudres sont la Chine, ainsi que toute l’Asie du Sud-Est, mais également l’Algérie. Selon les trois ONG, ce choix stratégique d’exporter des produits de faible qualité nuit aux élevages français car il tire leur chiffre d’affaires vers le bas. Cela, alors même que la France est obligée d’importer elle-même des pièces de viande nobles.

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