Vols à l'étalage : des commerçants niçois affichent les portraits des voleurs

Par Benoit Vrignaud | Mis à jour le 04/08/2023 à 10:33

Dans une tentative désespérée de lutter contre les vols répétés, des commerçants niçois ont pris une mesure radicale : afficher les photos des voleurs sur leur vitrine. Une pratique qui soulève des questions légales et éthiques.

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Ne soyez pas surpris de voir des visages sur les vitrines des commerçants, ce sont les récents voleurs de la boutique !

Un cri de désespoir face à la vague incessante de vol

Dans le centre-ville de Nice, Adrien, un commerçant, a décidé d'afficher sur sa vitrine les photos de deux femmes qu'il soupçonne d'être des voleuses. Malgré les insultes et les avertissements sur l'illégalité de son acte, Adrien persiste. Pour lui, c'est un cri de désespoir. Les vols répétés dans son magasin l'ont poussé à prendre cette mesure radicale. Il estime que la police ne prend pas suffisamment au sérieux les plaintes pour des vols de moins de 200 euros. D'autant que la fréquentation est difficile à contrôler en temps de soldes.

Dans une autre partie de la ville, près du port, Cathie, une autre commerçante, a également affiché des photos de voleuses présumées sur la porte de sa boutique. Elle a depuis retiré les photos en raison des réactions qu'elles ont suscitées. Cathie est déçue et frustrée. Elle pensait que son quartier était à l'abri de tels actes, mais elle a dû se rendre à l'évidence.

Une pratique illégale et controversée

Ces commerçants sont conscients que leur pratique est illégale. Selon l'article 226-1 du Code pénal, il est interdit de porter atteinte à l'intimité de la vie privée d'autrui. De plus, afficher le mot "voleur" ou "voleuse" à côté de la photo d'une personne est considéré comme une atteinte à la présomption d'innocence. Les contrevenants risquent jusqu'à un an de prison et 45.000 euros d'amende.

Cependant, ces commerçants estiment qu'ils n'ont pas d'autre choix. Ils se sentent impuissants face aux vols répétés et pensent que la police et la justice ne font pas assez pour les protéger. Jean-Marie Debaisieux, président de la Fédération du commerce niçois et de l'artisanat, comprend leur frustration, même s'il ne cautionne pas leur méthode. Il encourage les commerçants à appeler la police lorsqu'ils repèrent des voleurs, plutôt que d'afficher leur photo.

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