Air France : la sécurité des vols en jeu
Faire voler des avions avec des effectifs réduits ne présage jamais rien de bon pour la sécurité des vols. Or, c’est précisément ce qu’est en train de faire Air France, dénonce le syndicat de pilotes Alter.
Chez Air France, 1 pilote sur 10 déclare être en dépression
Au plus fort de l’épidémie de Covid-19, alors que les avions volaient quasiment vides, Air France avait considérablement réduit ses effectifs. C’est logique : embarquer toute une armée d’hôtesses et stewards pour gérer une poignée de passagers n’avait pas de sens. Mais après que les passagers sont revenus dans les aéroports, les effectifs d’Air France, eux, ne sont jamais revenus à leur niveau normal.
Comme le dénonçait le syndicat Alter le 20 juillet 2022 dans un courrier à Clément Beaune, le ministre délégué chargé des Transports, le temps de repos des pilotes d’Air France est clairement insuffisant. Les pilotes se plaignent d’une fatigue chronique, et 10% s’estiment même en dépression. Une situation qui compromet clairement la sécurité des vols.
Air France : le syndicat Alter dénonce « des vols construits aux limites »
Et les pilotes ne sont pas les seuls concernés. Sont également en sous-effectif les hôtesses et stewards, les agents au sol et les mécaniciens. En somme, « des compositions d’équipages réduites pour faire passer l’activité », « des vols construits aux limites » et une « absence totale de marges face aux aléas de l’exploitation », alerte le syndicat.
Alter dénonce par ailleurs « une chaîne managériale obnubilée par une feuille de route irréaliste », faisant référence à l’ambition de Benjamin Smith, le PDG d’Air France-KLM, de doubler à tout prix le rendement du groupe en 2022.
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