Faut-il fuir les sulfites ?

Les sulfites regroupent tous les dérivés de soufre utilisés par l’industrie agroalimentaire. Ils ont 3 actions principales :

• Conserver la couleur des aliments.
• Prolonger la durée de conservation.
• Empêcher l’apparition de champignons et de bactéries.

Si leur présence est surtout dénoncée dans le vin, on les retrouve dans de multiples aliments. Une liste d’ingrédients affichant dioxyde de soufre, bisulfite de sodium ou additifs compris entre E220 et E228 est le signe que le produit contient des sulfites.

Si nous avons tous entendu parler des sulfites, c’est principalement à cause du vin. En effet, de plus en plus de personnes pensent qu’ils provoquent les maux de tête suivant une soirée trop arrosée. Pour le moment, aucune étude n’a réussi à prouver qu'il y a une relation entre la présence de sulfites et les conséquences désagréables d’un trop grand nombre de verres de vin. En effet, même si les vignerons n’ajoutent pas de sulfites à leur production, le processus de fermentation les fait apparaître naturellement. Comme le résume Jean-Michel Salmon, de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) : « Un vin sans sulfites, ça n’existe pas ». Toutefois, certains domaines décident tout de même d’ajouter des sulfites au contenu de leurs tonneaux. Ces puissants antioxydants permettent en effet de préserver les propriétés gustatives du vin plus longtemps.

Pour aller plus loin : Comment bien lire une étiquette de bouteille de vin

Bon à savoir : Les vins bios contiennent aussi des sulfites

Blanc, rosé ou rouge : un vin traditionnel contient entre 150 et 200 mg de sulfites par litre. Pour les vins issus de l’agriculture biologique, la teneur est de 90 à 150 mg. Si vous souhaitez déguster un vin sans sulfite, tournez-vous vers les bouteilles nature mentionnant l’absence de cet additif.

Bonne nouvelle : dans la majorité des cas, les sulfites ne représentent aucun danger pour la santé ! Seuls les asthmatiques et les personnes allergiques doivent se montrer prudents. En effet, les sulfites font partie des 14 allergènes devant être signalés par les métiers de bouche. La loi impose que l’anhydride sulfureux et les sulfites en concentration de plus de 10 mg/kg ou 10 mg/l (exprimés en SO2) soient indiqués au public. Chez les personnes sensibles ou allergiques, la consommation de sulfites peut provoquer différentes réactions :

• Difficultés respiratoires.
• Maux de tête.
• Troubles digestifs.
• Réactions cutanées (démangeaisons, picotements sur les lèvres, etc.)

Si cela vous arrive, prenez rendez-vous avec un allergologue. En savoir plus sur les allergies ici.

Il faut également prendre en compte les recommandations de l’Anses (Agence nationale sécurité sanitaire alimentaire nationale) et de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) pour éviter les surdosages. Passé 0,7 mg/kg par jour, votre consommation de sulfites est trop importante. Cela correspond à 50 mg pour une personne de 70 kg. 70 % de nos apports en sulfites proviennent de la consommation de vin et il n’en faut parfois pas beaucoup pour dépasser les limites préconisées. En effet, pour les bouteilles les plus sulfitées, un verre de 25 cl suffit pour atteindre la dose recommandée. Si aucun effet indésirable n’a été constaté chez les personnes surdosées, l’Anses précise que « le risque toxicologique ne peut être écarté. »

Le vin est la principale source de sulfites, tout particulièrement le rosé et le blanc. On en trouve également dans :

• La bière.
• La moutarde.
• La mayonnaise.
• La vinaigrette.
• Les poissons en conserve.
• Les flocons de pommes de terre.
• Les fruits secs ou confits.
• Les salades vendues en sachet.
• Les fruits et légumes congelés.

Quelques habitudes faciles à mettre en place permettent de limiter votre consommation de sulfites :

• Cuisinez : le meilleur moyen d’éviter un additif utilisé par l’industrie agroalimentaire est de limiter votre consommation de produits préparés. Favorisez les circuits courts et produits frais afin de faire vos courses à un meilleur prix et limiter la présence de substances problématiques. Sulfites, sel, sucre et conservateurs disparaîtront de votre assiette et vous bénéficierez d’une alimentation plus saine.
• Passez aux produits naturels : vin, bière ou cidre : privilégiez les produits sans addition de sulfites. Ils en comprendront forcément un peu mais bien moins que leurs équivalents fabriqués de manière traditionnelle.
• Soyez prudent au restaurant : les sulfites font partie des allergènes devant être signalés par les commerçants. Avant de commander quoi que ce soit, prenez soin de demander à votre serveur la liste des substances allergisantes comprises dans les plats.

Les sulfites ne sont pas dangereux pour la santé, mais vous pouvez vite être en surdosage. La concentration de ce conservateur allergisant peut être très importante dans le vin : un verre de trop et vous dépassez la dose recommandée. En buvant avec modération et en vous tournant vers des élixirs naturels, vous devriez éviter tout désagrément.