Explosion des prix des produits en pharmacie et parapharmacie

Les produits pharmaceutiques subissent une pénurie des matières premières

« Depuis deux mois, 80% des 320 labos avec lesquels je travaille ont réévalué leurs prix catalogue, le plus souvent de 7 à 15% », déclare au Parisien Audrey Lecoq, la fondatrice de la plateforme de produits pharmaceutiques Pharmazon. La plateforme Pharmazon achète aux industriels des produits de parapharmacie et des médicaments dans le but de les revendre ensuite aux pharmaciens. Depuis le début de l’année 2022, la plateforme constate des hausses de prix. Mais pour Audrey Lecoq, celles-ci sont effectuées « le plus souvent sans explication précise ».

Pour certains laboratoires, cette hausse soudaine des prix s’explique par les pénuries sur les matières premières causées par la guerre entre la Russie et l'Ukraine. « Depuis le début de l’année 2022, la poudre de lait, les huiles végétales mais également les emballages plastiques et aluminium ont connu de très fortes hausses sur nos marchés », a confié le laboratoire NHS Meharini au Parisien. Pour les Laboratoires Gilbert, « depuis 2021, toutes les matières premières se sont appréciées en moyenne de 12,1% », explique un porte-parole du groupe.

Des prix qui ont presque doublé

« De nombreuses références coûtent aujourd’hui 6, 7 ou 8 euros plus chers qu’avant la crise du Covid. Pendant la pandémie, nous étions dans l’hyper-soin (vente de masques, campagne massive de vaccination, etc.). Ce n’est qu’aujourd’hui, alors que nous soufflons un peu, que nous réalisons l’ampleur de ces envolées, et certaines d’entre elles sont incompréhensibles », juge Pierre-Olivier Jacquot, pharmacien à Nancy (Meurthe-et-Moselle). Pour lui, « de plus en plus de Français arrêtent de prendre leurs traitements, faute de pouvoir les financer ».

À la tête des produits qui ont le plus augmenté, il y a les couches Pampers, du groupe Procter & Gamble, qui ont subi une hausse de 91,3% de leur prix en deux ans et demi. La boîte de Bion3, soit 60 comprimés d’énergie continue, du même groupe, a, quant à elle, augmenté de 68,3% passant de 22€ en janvier 2020 à 35€ en juillet 2022. « Lorsqu’il s’agit de médicaments déremboursés ou non remboursés, il manque aujourd’hui un contre-pouvoir aux laboratoires », estime Pierre-Olivier Jacquot.

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