S’il nous est impossible de vous fournir un décodeur pour déchiffrer l’écriture de votre médecin, nous pouvons toutefois vous aider à comprendre comment lire une ordonnance. Des informations préimprimées à ce que votre docteur ajoutera : place au décryptage.

Les informations essentielles à une ordonnance

On pourrait croire qu’il ne s’agit que d’un papier à en-tête et pourtant, les ordonnances doivent suivre certaines règles afin d’être réglementaires. Ainsi, vous devrez retrouver les éléments suivants sur toutes les ordonnances qui vous sont prescrites :

  • Le nom du médecin.
  • Son numéro d’identification RPPS (Répertoire Partagé des Professionnels de Santé).
  • Sa spécialité.
  • Ses coordonnées (adresse et numéro de téléphone).

Le praticien peut également y faire figurer les horaires d’ouverture de son cabinet, mais ce n’est pas obligatoire. Pour que votre ordonnance soit réglementaire, il devra ajouter (à la main ou à l’ordinateur) :

  • Le nom du patient.
  • La date d’émission de l’ordonnance.
  • Sa prescription.
  • Sa signature (le tampon est facultatif).

Si l’ordonnance est écrite pour un enfant, mentionner son âge et son poids pourra aider le pharmacien à donner la bonne quantité de médicaments pour suivre le traitement sur toute la durée.

Bon à savoir : votre ordonnance n’est pas bonne éternellement !

Ne tardez pas trop avant d’aller récupérer vos médicaments. En effet, à partir de son émission, une ordonnance n’est valable que 3 mois. Ce délai est même réduit à 3 jours pour les médicaments à base de morphine. En revanche, si vous avez une ordonnance renouvelable, vous pouvez l’utiliser pendant un an. Pour les analyses médicales ou les prescriptions d’actes auprès d’un autre professionnel de la santé, aucun texte de loi ne réglemente la durée de validité d’une ordonnance. Il semblerait qu’un an soit le maximum. Toutefois, ne tardez pas trop, la Sécurité sociale pourrait alors refuser de vous rembourser. Il en va par ailleurs de votre santé !

Bien lire une ordonnance : la prescription

Pour bien lire une ordonnance, il est important de comprendre comment le médecin rédige sa prescription. Pour chaque médicament, il doit indiquer :

  • Le nom international.
  • Sa forme (gélules, crème, comprimés, suppositoires, spray nasal, etc.).
  • La quantité prescrite et sa récurrence (tous les jours, matin et soir, etc.).
  • La durée du traitement.

Il pourra également ajouter certaines mentions à destination de votre pharmacien et de l’Assurance maladie :

  • Non substituable MTE/EFG/CIF : cela signifie que votre pharmacien ne peut remplacer votre médicament par un générique. Depuis début 2020, le médecin doit également motiver sa décision sur l’ordonnance.
  • AR (ordonnance « à renouveler ») : dans ce cas-là, le docteur ajoute le nombre de fois que vous pourrez utiliser l’ordonnance.
  • NR : (« Non Remboursable ») : cette information est à destination du patient.
  • QSP : cela signifie que le pharmacien devra vous donner une « Quantité Suffisante Pour » suivre la totalité du traitement.

Si votre docteur vous réfère à un autre professionnel de la santé comme un kinésithérapeute, il devra alors inscrire le nombre de séances nécessaires et la zone du corps à traiter. S’il vous renvoie vers un radiologue ou un laboratoire d’analyses, l’ordonnance devra mentionner l’examen à subir.

Bon à savoir : qui peut rédiger une ordonnance ?

Les généralistes ne sont pas les seuls à pouvoir rédiger une ordonnance. Les chirurgiens-dentistes, sages-femmes et pédicures-podologues peuvent également vous prescrire des médicaments, à condition qu’ils aient un rapport avec leur spécialité. Les infirmiers libéraux peuvent quant à eux prescrire des substituts nicotiniques, des produits antiseptiques ou renouveler une ordonnance pour contraceptifs oraux si elle a moins d’un an. Depuis 2006, les masseurs-kinésithérapeutes peuvent également prescrire certains dispositifs médicaux (béquilles, déambulateurs, etc.).

Comprendre une ordonnance pour les lunettes

Lire une ordonnance rédigée par un ophtalmologiste est un peu particulier. En effet, seulement quelques abréviations et chiffres y sont inscrits. S’il est très facile d’interpréter les mentions « OG » et « OD » (« œil droit » et « œil gauche », au cas où), le reste est bien souvent un grand mystère. Pourtant, c’est très simple. Chaque œil est associé à une puissance exprimée en dioptries (la sphère). Si le chiffre est précédé d’un « + », alors le verre devra compenser une hypermétropie. Lorsque l’on est myope, c’est un « - » qui se trouve avant la puissance.

Lorsqu’un astigmatisme doit être corrigé, alors l’ophtalmologue le mentionne entre parenthèses et y associe un axe pouvant aller de 0° à 180°. C’est ce que l’on appelle le cylindre. Les deux yeux peuvent avoir une correction différente. L’ordonnance d’un patient qui n’est qu’astigmate ne comprend alors que cette correction et OD et OG associés à 0. Les ordonnances pour des verres progressifs destinés à un patient presbyte mentionnent également « l’addition » sous la forme « Add » suivie d’une correction.

L’ordonnance électronique c’est pour bientôt !

Bien qu’elle existe depuis longtemps, ce n’est qu’à compter de cette année que l’ordonnance électronique va commencer à se généraliser. L’objectif est de supprimer la version papier d’ici 2022. Si l’Assurance Maladie espère ainsi limiter la fraude, c’est aussi un bon moyen pour que les patients ne perdent plus leurs prescriptions. Le suivi médical devrait par ailleurs s’en trouver amélioré puisque le médecin sera par exemple informé si le pharmacien remplace un médicament par un générique. Il pourra également s’assurer que le patient a bien récupéré sa prescription.

Ce nouveau système est testé depuis juillet 2019 dans les départements du Val-de-Marne, du Maine-et-Loire et de la Saône-et-Loire. Les médecins utilisent une version test de leur logiciel de prescription habituel qui permet d’enregistrer l’ordonnance sur une base de données sécurisée de l’Assurance Maladie et d’émettre un QR Code. Ce dernier est remis au patient qui n’a plus qu’à le présenter au pharmacien qui le scannera et lui délivrera ses médicaments.

À terme, on peut imaginer que le QR Code disparaîtra et que les pharmaciens pourront accéder aux ordonnances directement via le Dossier Médical Personnel. Avant cela, il faudra déjà que tous les médecins abandonnent la rédaction manuscrite d’ordonnances et se mettent à la prescription informatique… Sachez par ailleurs que l’ordonnance électronique ne concernera dans un premier temps que les prescriptions de médicaments. Pour la biologie, la radiologie ou bien les soins et l’ophtalmologie, l’ordonnance papier a encore de beaux jours devant elle.

Puisqu’il s’agit de votre santé, autant comprendre ce qu’il se passe ! Pour bien lire une ordonnance, il suffit tout d’abord d’identifier les informations obligatoires concernant le médecin et le patient. Durée de traitement et médicaments prescrits, correction oculaire et abréviations en tout genre : vous pourrez désormais décrypter tout ce que votre médecin écrira. Et ne vous en faites pas pour l’e-prescription, sa mise en place sera progressive, vous aurez le temps de vous y habituer !

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