Carburant : le Conseil constitutionnel refuse l’utilisation de l’huile de friture
Alors qu’une mesure portant sur l’utilisation de l’huile de friture comme carburant en France avait été adoptée par l'Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi pour le pouvoir d’achat, le Conseil constitutionnel a rejeté cette mesure.

Un projet de souveraineté énergétique
L’huile friture usagée devait entrer dans la liste des carburants légaux dans le cadre de la loi pour le pouvoir d’achat. Or, le Conseil constitutionnel a retoqué ce projet de loi. La haute administration juge que cette proposition de loi n’avait rien à faire avec l’Article 20 du projet de loi. L’Article 20 autorise les transporteurs routiers à indexer les tarifs de leur prestation sur le prix de l’énergie. Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, a contesté l’argument du Conseil constitutionnel.
« J'avais inclus cet article à la suite d'un autre sur les aspects de la souveraineté énergétique mais le Sénat l'a déplacé ailleurs et enterré en demandant un rapport », explique Julien Bayou sur Europe 1. Ainsi, après la décision de la haute administration, l’huile de friture usagée ne rentre toujours pas dans la liste des carburants homologués en France. Chez nos voisins outre-Rhin, ce n’est pas le cas, et ce carburant peut être utilisé.
Une solution moins polluante
L’écologiste promet de réitérer sa demande d’autoriser ce carburant « lors du Projet de loi finances en 2023, lors duquel le code des douanes peut être modifié ». Pour le président du groupe Europe-Écologie-Les verts à l’Assemblée nationale, il vaut mieux « dépendre des baraques à frites que des monarchies pétrolières, ne pas faire des courbettes à Mohammed ben Salmane et ne pas dépendre du gaz de schiste américain ».
Julien Bayou reprend les arguments de l’association Roule ma frite qui développe des carburants à partir de ce système-là. Pour elle, 10 litres d’huile de friture usagée peut donner 8 litres de carburant et rejeter 90% de moins de gaz à effet de serre que le diesel. L’association Roule ma frite, basée à Oléron, et certaines « collectivités locales dans le Nord utilisant ce système » ainsi que des particuliers récupèrent « l'huile de friture des restaurateurs pour économiser une moitié de plein d'essence ».
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