Immobilier : l’apport personnel à un niveau record
Face à une hausse sans précédent des taux de crédit immobilier, l'apport personnel nécessaire pour l'acquisition d'un bien immobilier en France augmente. La raison ? La nécessité d’emprunter moins, pour ne pas dépasser le taux d’endettement maximum ou le taux d’usure. Mais pour certains ménages, c’est un réel problème.

L'escalade de l'apport personnel en France
L'apport personnel, autrefois un simple critère de qualification pour l'obtention d'un prêt immobilier, est devenu un obstacle majeur pour de nombreux acquéreurs. Selon Century 21, l'apport moyen nécessaire pour l'achat d'un bien immobilier en France a atteint 89.422 euros, soit 35% du prix moyen d'achat d'une maison ou d'un appartement. Cette somme représente une augmentation de 61% par rapport à 2022 et une hausse vertigineuse de 259% par rapport à deux ans auparavant.
Cette hausse est principalement due à l'augmentation des taux de crédit, qui sont passés de 1% à 4% en 18 mois. Parallèlement, la baisse des prix sur le marché immobilier n'a pas été suffisante pour compenser cette hausse. Les experts estiment qu'une baisse de 10% à 12% des prix serait nécessaire pour relancer le marché.
Comment font les acquéreurs pour s’en sortir ?
Face à cette situation, les acquéreurs ont dû revoir leurs stratégies. Certains ont choisi d'attendre, espérant une baisse future des prix du marché. D'autres ont décidé de réduire la taille de leur futur bien, acceptant une diminution moyenne de 5 m², soit l'équivalent d'une cuisine. Or, la situation risque d’empirer encore : le taux d’usure a été relevé pour le mois de juillet 2023 et dépasse désormais les 5%. Les taux des crédits devraient suivre.
Cependant, réduire la surface n'est pas toujours possible. L'autre option pour les emprunteurs est d'augmenter leur apport personnel. Lorsqu’ils le peuvent, ce qui n’est pas toujours le cas. Les primo-accédant, généralement jeunes, sont les plus pénalisés, n’ayant pas d’épargne suffisante. Mais les seniors aussi se retrouvent coincés par cette hausse de l’apport, alors que leurs revenus stagnent en fin de carrière, voire baissent au moment de la retraite.
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