Pouvoir d’achat des ménages modestes : y a-t-il meilleur coup de pouce que la « remise carburant » ?
Destinée à affronter la hausse des prix des carburants, la « remise carburant » mise en place par l’État ne profite pas à tous de la même manière. Il existerait pourtant un coup de pouce plus efficace pour aider les ménages les plus modestes selon un spécialiste en économie.
La « remise carburant », une aide pour tous
En 2022, face à la flambée des prix, notamment ceux du carburant, l’État a mis en place, dès le mois d’avril, une « remise carburant » de 18 centimes d’euros par litre. Prolongée jusqu’à la fin de l’année, cette aide s’élèvera à 30 centimes d’euros par litre du 1er septembre au 31 octobre. Elle baissera ensuite à 10 centimes du 1er novembre au 31 décembre.
La « remise carburant » est une aide qui s’adresse à tous, aussi bien les particuliers que les professionnels, mais s’agit-il du coup de pouce le plus efficace ? Selon Asterès, un cabinet de conseil dans le domaine économique, les 30 centimes de remise de septembre et octobre vont représenter un coût de 1,17 milliard d’euros pour les finances publiques. « Cette mesure représente une réduction du prix des carburants d’environ 15% par rapport à une situation où aucune mesure ne serait prise, soit un gain moyen d’environ 40 € par ménages pour les mois de septembre et octobre ». Cependant, le gain est « très différent selon le niveau de vie des ménages », nuance Asterès.
Des aides plus efficaces que la « remise carburant » ?
La « remise carburant » profitera plus aux riches qu’aux pauvres. Pour les plus modestes, elle va représenter un gain de pouvoir d’achat aux alentours de 25 €, contre un gain d’environ 50 € pour les ménages les plus aisés. L’explication est logique et simple : les ménages les plus aisés « roulant plus et/ou avec des véhicules plus puissants que les ménages modestes, captent une plus grande part des gains de pouvoir d’achat de la « remise carburant », note Asterès.
Selon le cabinet de conseil, des mesures ciblées seraient plus efficaces que la « remise carburant ». Elles « permettraient de tripler le gain de pouvoir d’achat pour la moitié des ménages ayant les revenus les plus faibles ». À supposer que l’argent de la remise carburant de septembre et octobre (1,17 milliard d’euros) soit distribué uniformément aux 50% des ménages aux plus faibles revenus, sous forme de chèque carburant par exemple, « il en résulterait un gain moyen de 81 € par ménage », calcule Asterès.
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