Immobilier : poussée de fièvre sur les taux en octobre
On y arrive. Désormais, une banque peut vous proposer d'emprunter à plus de 3% de taux d'intérêt, assurance et frais de dossier compris. C'est la conséquence de la hausse des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne, mais aussi du taux d'usure, établi par la Banque de France.
Des prêts immobiliers à plus de 3%
Les Français qui sont lancés dans un projet immobilier font grise mine. Certes, la hausse du taux d'usure de la Banque de France va permettre de débloquer un nombre significatif de dossiers de crédit immobilier qui ne pouvaient plus passer. Le taux d'intérêt proposé par les banques dépassait en effet le taux d'usure, c'est-à-dire le taux d'intérêt maximal autorisé, toutes "charges" comprises, dont notamment les frais d'assurance.
Mais si cette hausse du taux d'usure permet de débloquer des dossiers de crédit immobillier, le prix à payer est vraiment élevé. En effet, désormais, un crédit immobilier, même ceux d'une durée inférieure à 20 ans, peut atteindre 3%, assurances et frais de dossier compris.
Emprunter reste toujours intéressant, comparé à l’inflation
3%, cela signifie que les taux d'intérêts réclamés pour les banques, assurance comprise, ont grimpé de... 0,4 point au cours du mois écoulé. Hors assurance, cela donne en moyenne, pour les bons dossiers, des taux à 1,7% sur 15 ans, 1,9% sur 20 ans, et 2,1% sur 10 ans. Pour calculer le taux d'usure, on ajoute au taux d'intérêt le coût de l'assurance, exprimé lui aussi en pourcentage, et les frais de dossier et de courtage. L'ensemble donne le "coût de l'argent", qui ne peut donc dépasser le taux d'usure fixé par les autorités de régulation bancaire.
Maintenant, pour ceux qui sont choqués par de tels taux, il faut rappeler qu'ils étaient parfaitement banals il y a une dizaine d'années. Les taux actuels sont assez proches de ce qui se pratiquait en 2016, il y a 6 ans. À l'époque, le taux d'usure fixé par la Banque de France était même de 4% !
Par ailleurs, n'oublions pas que le taux d'intérêt, comparé à l'inflation, place toujours le « coût de l'argent » en territoire négatif. Autrement dit, emprunter, même à 3%, reste toujours une bonne affaire quand l'inflation atteint 6%...