Banque Publique d'Investissement : tout ce qu'il faut savoir !

Par Cécile Ducommun | Mis à jour le 21/11/2019 à 12:16
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Promesse de campagne de François Hollande en 2012, la BPI n'est pas en soi une banque mais plutôt, une compagnie financière. Six ans après son lancement, le bilan est-il positif ?
 

Une inspiration allemande...

Le Président Hollande ambitionnait de reproduire le succès du « Mittelstand » en Allemagne. Il s’agit d’un dispositif qui a favorisé la balance commerciale du pays en soutenant les entreprises de taille intermédiaire.

D’autre part, Jean-Marc Ayrault n’avait pas manqué de faire référence à la banque publique allemande KFW qui soutient depuis 2009, plus d’une vingtaine de PME allemandes.

Six ans plus tard, la BPI a-t-elle tenu ses promesses ? 
 

Comment fonctionne la BPI ?

La Banque Publique d'investissement est présidée par Jean-Pierre Jouyet et a pour vice-président Hervé Morin, depuis 2016. Nicolas Dufourcq en est le Directeur Général. Au total, le conseil d'administration de l'institution comprend un président et 12 administrateurs.

La BPI fédère trois entités financières : 

  • Le pôle financement est assuré par l'Oséo qui propose des financements à l'innovation des PME en plus de garantir leurs emprunts auprès des banques.
  • Le pôle investissement regroupe le Fonds stratégique d'investissement (FSI), ses filiales (FSI Régions) et le CDC Entreprises offrent des prises de participations auprès de PME-PMI innovantes.
  • La société faîtière est détenue à 50 % par l'Etat et, 50 % par la Caisse des Dépôts. Cette faîtière est chargée d'assurer le pilotage et la coordination de l'ensemble du groupe.
     

Ses objectifs

Elle a pour objectif de créer des emplois par la relance de la compétitivité des entreprises françaises, surtout les PME. Par conséquent, elle sera capable de pallier les défaillances relatives à l'accès au financement des entreprises.

Elle accordera des prêts aux PME et aux entreprises qui évoluent dans la transition énergétique, le numérique ou l'économie sociale. Ces "sociétés" sont appelées « secteurs stratégiques d'avenir », selon le gouvernement. En outre, la BPI pourra investir dans ces sociétés, afin de mieux les accompagner et soutenir l'innovation.

Au final, la BPI sera capable d'octroyer des crédits à l'exportation aux PME. Ceci permettra aux entreprises de faire face à la concurrence allemande qui est bien mieux organisée.
 

Que propose-elle ?

La BPI propose une multitude de solutions, afin de soutenir tous vos projets, même les plus risqués.

Voici le détail de quelques offres.

  • Contrat de développement participatif : ce contrat est proposé aux PME et ETI intermédiaire ayant des projets de développement. Il permettra de renforcer les fonds propres de l'entreprise, afin de lui donner les moyens nécessaires pour ses projets.
  • Prêt pour l'innovation (PPI) : il finance le lancement industriel ou commercial de votre entreprise en France ou à l'étranger. Cependant, il n'est accordé qu'aux PME innovantes, qu'elles soient soutenues ou non par une banque ou un investisseur.
  • Avance + Emploi : il s'agit d'une avance de trésorerie qui s'adresse aux entreprises en attente de leur crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE).
     

Quelles démarches ?

Pour bénéficier des services de la BPI, la première condition est d'avoir une entreprise viable.

Cependant, les démarches peuvent être différentes selon le type de service que vous sollicitez et votre région.

La BPI dispose de 37 implantations régionales, dont 14 au service des FSI Régions. Dans chacune de ces régions, il y a un chargé d'affaires dont la mission consiste à appuyer les entrepreneurs tournés vers l'exportation.
 

Combien ça coûte ?

Au-delà de ce déploiement régional, la force de frappe même de l'institution réside dans les 42 milliards d'euros que représentent son budget, soit le double du budget du FSI et bien plus que celui de la Défense. Cette somme sert aux prêts (20 milliards), aux garanties (12 milliards) et aux investissements en fonds propres (10 milliards).

La BPI est par ailleurs, financée grâce au doublement du plafond du livret de développement durable (LDD) et au relèvement de celui du Livret A.
 

Quelques craintes...

Etant donné la forte implication des élus régionaux dans la gestion et le fonctionnement de la BPI, lors de son lancement en 2012, les craintes fusaient de partout, surtout en provenance de la droite. Et pour cause : les régions de France sont présidées par la gauche, exceptée l'Alsace.

Par conséquent, certains élus de l'UMP estimaient que la BPI serait un terrain favorable aux conflits d'intérêts, puisqu'il était possible que les élus régionaux veuillent imposer leurs décisions.

Cependant, il faut noter que la BPI n'est pas une banque généraliste et ne doit pas non plus être une banque de sauvetage pour les entreprises en difficultés, c'est-à-dire incapables de se redresser.

Alors, six ans après son lancement, quel bilan pour la BPI ?
 

La BPI : un bilan positif ?

Six ans après son lancement, force est de constater que le bilan affiché par la Bpifrance est positif. L’année 2018 a ainsi été marquée par une accentuation de l’action de la BPI dans le financement et fonds propres au bénéfice des TPE, PME et ETI de la French Lab et de la French Tech. 2018 marque également un tournant pour la BPI, qui passe à la vitesse supérieure dans l’accompagnement des dirigeants d’entreprise. 

2018 a donc été de nouveau une année record pour la BPI, qui s’est plus que jamais portée au service de la croissance des PME et ETI en les finançant et en investissant dans leurs projets : financement, garantie, international, innovation, accompagnement, investissement, partenariats régionaux, etc. 

Ainsi, en 2018, plusieurs chiffres clés permettent de prouver un bilan positif pour la BPI :

 

  • +11% de financement, dont 7,5 Md€ de crédits à l'investissement (+8 %) ainsi que 10,4 Md€ de financement court terme (+13 %) ;
  • Seul le financement de l’innovation subit une légère baisse en passant à 1,2 Md€ (-10,2 %) ;
  • L’investissement direct dans les PME enregistre un véritable record (+59 %) ;
  • La BPI enregistre près d’1 Md€ souscrit dans les fonds partenaires, soit une deuxième année exceptionnelle en fonds de fonds ;
  • Les produits exports PME et ETI sont également en hausse, ainsi que le nombre de bénéficiaires (+10 %) ;
  • En 2018, 80 000 entreprises ont été financées ;
  • 500 entreprises se trouvaient en cours d’accélération dans les accélérateurs PME et ETI (+77 %).
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