Les solutions des cartes bancaires contre le piratage
La plupart des transactions financières sont maintenant effectuées par carte et, si elle représente un moyen sécurisé de payer à travers le monde, elle reste tout de même en proie au piratage. Heureusement, les banques proposent de nombreuses solutions pour limiter la fraude.

Le 3D Secure, un système entré dans les mœurs
Mis au point par Visa et MasterCard, le protocole 3D Secure a mis du temps à s’installer dans les habitudes des Français. Les sites de e-commerce ont en effet longtemps été réticents à imposer cette étape de vérification à leurs clients. Pourtant, c’est un système qui permet de lutter efficacement contre le piratage de carte bancaire. Ainsi, lorsque vous effectuez un achat sur Internet sur un site ayant mis en place ce protocole et que votre banque est compatible, vous arrivez sur une page d’authentification. Selon les établissements bancaires, vous pouvez confirmer la transaction en entrant un code reçu par SMS, en validant via l’application de votre banque ou en indiquant plusieurs informations personnelles. Grâce à cette étape, les banques peuvent limiter le risque de fraude à la carte bancaire et s’assurer que la personne à l’origine de la transaction est bien le détenteur de la carte.
Bon à savoir : un seul numéro pour faire opposition à sa carte
Si vous perdez votre carte, qu’on vous la vole ou que vous vous rendez compte d’une utilisation frauduleuse, alors vous devez faire opposition. Ne perdez pas de temps à retrouver le numéro de votre banque et faites appel au service interbancaire au 0 892 705 705. Ce numéro est disponible 7 j/7 et 24 h/24.
Piratage des cartes bancaires : les banques passent à l’action
Si, en 10 ans, le 3D Secure a fortement changé la donne, le piratage de carte bancaire représente encore en 2018 42 % des fraudes commises avec des moyens de paiement scripturaux. Selon l’OSMP (Observatoire de la Sécurité des Moyens de Paiement), ce sont ainsi 439 millions d’euros (paiements et retraits) qui se sont envolés. Les banques ont donc mis en place de nouveaux systèmes afin d’offrir des opérations toujours plus sécurisées.
La carte bancaire virtuelle
Après la digitalisation, place à la dématérialisation ! Si vous conservez votre carte classique pour faire votre shopping dans les boutiques, votre banque peut mettre à votre disposition une « e-carte bleue » pour vos transactions sur Internet. Le principe est simple : un numéro de carte unique avec une date de validité et un cryptogramme sont émis à chaque fois que vous souhaitez faire un achat sur un site. Si les données sont piratées, vous ne courrez ainsi aucun risque.
Le cryptogramme dynamique
Lancée en 2016, la carte bancaire avec cryptogramme dynamique est proposée par de plus en plus de banques. Moyennant environ 12 € par an, vous obtenez une carte bancaire dotée d’un mini écran au dos à la place du fameux code à 3 chiffres. Associé à une pile longue durée, il permet un changement de cryptogramme toutes les heures. Si vos informations bancaires sont dérobées ou si l’on vous vole votre carte bancaire, le risque d’une utilisation frauduleuse sera grandement limité.
Bon à savoir : bientôt la carte bancaire biométrique ?
Et si, demain, les cartes bancaires étaient dotées d’un capteur d’empreinte digitale ? Non, ce n’est pas de la science-fiction et bien une piste à l’étude dans plusieurs banques. Adieu le code PIN (seulement pour les achats, il restera en place pour les retraits), il suffirait de placer son doigt sur l’emplacement dédié sur la carte pour valider le paiement. Cela permettrait également d’utiliser le paiement sans contact sans plafond.
La technologie sans contact est-elle sûre ?
Selon l’OSMP, en 2018, 5 millions d’euros ont été piratés via la technologie NFC (paiement sans contact). Cependant, ils l’auraient été suite à des vols ou des pertes de carte. Pour empêcher les fraudes au paiement sans contact, les cartes embarquant cette technologie sont dotées d’un plafond (environ 100 € de paiements consécutifs sans contact). Ainsi quand vous l’avez atteint, vous devez payer en entrant votre code PIN.
Certains pirates très bien équipés réussissent à réaliser une opération sans contact sans que vous en ayez conscience. Restez donc vigilants dans les transports en commun. Vous pouvez également utiliser des étuis qui bloquent le passage des ondes ou une carte à glisser dans votre portefeuille qui aura le même effet.
Les bons réflexes pour se protéger du piratage
Même si les banques essaient de sécuriser au maximum les cartes bancaires, la vigilance reste une arme imparable contre le piratage. Ainsi, pour éviter toute déconvenue, veillez à :
- Commander sur les commerces en ligne renommés ou renseignez-vous sur la boutique en consultant la page des mentions légales ;
- N’acheter que sur des sites sécurisés dont l’adresse commence par « HTTPS » ;
- Ne jamais communiquer vos coordonnées bancaires par mail, même si la demande semble émaner de l’administration (il s’agit d’une arnaque que l’on appelle le phishing) ;
- Cacher votre doigt quand vous tapez votre code en boutique ;
- Ne pas enregistrer les renseignements de votre carte sur les sites ou sur votre ordinateur ;
- Consulter votre compte régulièrement.
Bon à savoir : la carte prépayée pour éviter les fraudes
À l’origine imaginée pour les personnes n’ayant pas de compte bancaire, la carte prépayée est un bon moyen d’éviter le piratage. Vous pouvez en trouver dans le commerce ou sur Internet et la recharger quand bon vous semble avec la somme qui correspond exactement aux achats que vous vous apprêtez à faire.
Si la carte bancaire est le moyen de paiement le plus sécurisé, il arrive encore qu’elle soit piratée. De nombreux dispositifs sont mis en place par les banques afin de limiter la fraude, mais rien ne remplacera jamais votre prudence.