Chômage des seniors : comment limiter son impact sur la retraite ?
Pour pouvoir prendre sa retraite à taux plein, il faut avoir au moins 62 ans et avoir cotisé un certain nombre de trimestres (entre 160 et 172 en fonction de l’année de naissance). Cependant, quand on se retrouve sans emploi aux alentours de 55 ans, la route est encore longue avant de dire adieu à la vie active. Heureusement, il est possible d’éviter que cette période d’activité ne vous pousse à reculer votre âge de départ à la retraite ou à accepter une pension partielle. Voici les astuces à connaître pour limiter l’impact du chômage des seniors sur la retraite.

Demander une retraite progressive
Cela est uniquement possible si vous risquez de vous retrouver au chômage suite à un licenciement. Si vous avez plus de 60 ans et déjà cotisé 150 trimestres, alors vous pouvez proposer à votre employeur de mettre en place une retraite progressive. Cette disposition permet de travailler entre 40 et 80 % d’un temps plein tout en percevant une petite pension. Cela peut s’avérer très intéressant pour votre employeur qui continuera à bénéficier de votre expertise. S’il accepte, sachez que vous devrez faire une demande auprès des organismes de retraite afin d’obtenir la mise en place du dispositif. Lorsque cette période de retraite progressive sera terminée et que vous souhaiterez prendre votre retraite « normale », vous devrez monter un nouveau dossier qui intégrera les droits accumulés durant vos dernières années d’activité à temps partiel.
Bon à savoir : des dispositions chômage adaptées
Les difficultés rencontrées par les seniors pour retrouver un emploi sont réelles et nombreuses. Leur droit aux indemnisations chômage a donc été adapté à cette situation particulière. Ainsi, un chômeur de plus de 55 ans pourra être indemnisé pendant 3 ans contre 2 ans jusqu’à 53 ans et 2 ans et demi de 53 à 55 ans.
Licenciement : penser à décaler la date
Les personnes de plus de 55 ans ont déjà la possibilité de percevoir leur allocation chômage pendant 3 ans. Il leur est toutefois possible de prolonger cette période si, quand elles atteignent 62 ans, elles continuent de percevoir leur allocation et sont indemnisées depuis plus de 12 mois. Elles doivent également justifier d’une cotisation minimale de 100 trimestres et d’une affiliation à l’assurance chômage d’au moins 12 ans. Si elles respectent toutes ces conditions, alors elles peuvent percevoir leur allocation chômage jusqu’à ce qu’elles aient atteint le nombre de trimestres suffisant pour une retraite à taux plein ou jusqu’à 67 ans maximum.
À vous donc de faire vos comptes, mais, généralement, une indemnité chômage est plus intéressante qu’une pension à taux partiel. Ainsi, si vous êtes licencié, assurez-vous de pouvoir bénéficier de cette disposition au cas où vous ne retrouvez pas d’emploi. Si votre employeur vous propose de partir à 58 ans et 8 mois, vous ne pourrez pas bénéficier de la prolongation de vos droits au chômage. En revanche, si arrivez à négocier avec lui un départ à 59 ans et 2 mois, vous atteindrez l’âge de 62 ans peu avant la fin de vos 3 années d’indemnités et pourrez demander une prolongation de vos droits.
Bon à savoir : les seniors plus exposés au chômage de longue durée
Selon le ministère du Travail, en 2018, 60,2 % des chômeurs de plus de 55 ans étaient sans emploi depuis plus d’un an. Sur l’ensemble des personnes sans emploi (15 à 64 ans), la proportion de chômeurs sans travail depuis plus d’un an n’est « que » de 41,8 %.
Travailler à temps partiel
Le travail à temps partiel peut également être un moyen de limiter l’impact du chômage sur la retraite pour les seniors. Cela aura forcément un impact sur vos cotisations de retraite, mais au moins vous continuerez à gagner des trimestres. Cela peut aussi vous permettre un maintien dans l’emploi jusqu’à ce que vous entriez dans le cadre de la prolongation des indemnisations chômage au-delà de 62 ans.
Prendre une retraite anticipée
L’âge de départ à la retraite est de 62 ans, mais il existe des exceptions qui permettent de partir à la retraite à 60 ans. Un des moyens de limiter l’impact du chômage des seniors sur la retraite est donc de vérifier si l’on est éligible à la retraite anticipée. C’est le cas par exemple pour les carrières longues, c’est-à-dire les personnes qui ont commencé à travailler avant 20 ans. Pour obtenir leur pension à taux plein, les trimestres cotisés ne doivent pas comprendre plus de 4 trimestres assimilés congé maladie ou accident du travail, 4 trimestres de service militaire, 4 trimestres de chômage ayant fait l’objet d’indemnisation et 2 trimestres d’invalidité. Le nombre de trimestres de congé maternité et de « prévention de la pénibilité » n’est pas limité.
Trouver une activité d’appoint
Pour limiter l’impact du chômage sur la retraite quand on est senior, il peut être intéressant de reprendre une activité même pour une courte durée. Ainsi, si vous ne réussissez pas à retrouver un emploi longue durée, n’hésitez pas à accepter un C.D.D. à condition qu’il dure plus de 4 mois. Cela vous permettra en effet de prolonger vos droits au chômage, mais aussi de valider des trimestres. En effet, en 2020, il fallait cotiser 6 090 € pour valider 4 trimestres. De la sorte, même un travail à temps partiel pourra vous donner la possibilité de limiter la décote de votre pension à taux plein.
Envisager la cotisation volontaire
Pour espérer toucher une retraite à taux plein, vous pouvez également demander à cotiser de façon volontaire. Pour cela, vous devez remplir le formulaire dédié et le transmettre à la CPAM au moins 6 mois avant la fin de votre contrat. Cela vous permettra ainsi de repousser le versement de vos allocations chômage et de racheter des trimestres. Une personne licenciée à 58 ans peut ainsi renoncer à ses allocations chômage pendant un an, acheter une année de cotisation (7 302 € en 2020) et recevoir ses indemnités à partir de 59 ans et donc pour les 3 ans qui la mèneraient jusqu’à 62 ans. Cette solution n’est toutefois pas à la portée de toutes les bourses puisqu’il faut réussir à vivre un an sans revenu et avoir des économies assez importantes pour racheter les trimestres.
Dans le cadre d’un licenciement, il est très important de garder à l’esprit la possibilité de prolonger les droits aux allocations chômage au-delà de 62 ans pour pouvoir négocier la date de son départ avec son employeur. Une activité partielle ou ponctuelle pourra également vous aider à atteindre votre retraite à taux plein.