Emploi : comment bien gérer la fin de sa vie active ?
La retraite annonce la fin d’une vie et le début d’une autre. Ce moment est à la fois attendu et redouté, car il est aussi synonyme de baisse de revenus. Comment joindre les deux bouts une fois sa vie active derrière soi ? Pistes et conseils.

Opter pour une retraite progressive
La retraite progressive vous permet de percevoir une partie de votre pension de retraite (de base et complémentaire) tout en continuant à travailler. Attention, seuls les salariés du secteur privé ou agricole, les exploitants agricoles, les artisans ainsi que les commerçants indépendants ont droit à une retraite progressive. Sont donc exclus, les fonctionnaires et les professionnels libéraux.
En contrepartie, vous devez réduire votre temps de travail d’au moins 20 %, et jusqu’à 60 % maximum (soit une durée totale de travail représentant 40 à 80 % d’un temps complet). Si vous êtes exploitant agricole ou indépendant, vous devez réduire votre chiffre d’affaires d’autant. Ce temps partiel peut être exercé au travers d’une ou de plusieurs activités. L’essentiel est de se situer dans la bonne tranche en termes de durée globale de travail.
À noter : d’autres conditions à respecter
Pour accéder à ce dispositif d’aménagement de carrière, vous devez être âgé de 60 ans au minimum et avoir cumulé 150 trimestres de retraite au minimum, tous régimes obligatoires confondus. Il vous faut également obtenir l’accord de votre employeur sur le passage à temps partiel (sauf bien sûr si vous y êtes déjà). Vous passerez alors d’un contrat de travail en forfait jours à un contrat de travail en forfait heures.
L’avantage de la retraite progressive, c’est que vous continuez à cotiser. Vos trimestres et points de retraite continuent donc de s’accumuler et ils seront ajoutés, lors du calcul de votre retraite définitive, aux droits que vous aviez déjà acquis. Trois options peuvent être retenues par votre employeur :
- Vous cotisez seulement sur la base du nouveau temps partiel ;
- Votre employeur prend en charge les cotisations retraite patronales sur la base de l’ancien temps de travail, tandis que de votre côté, vous payez plus de cotisations salariales que vous ne devriez par rapport à votre nouveau salaire ;
- Votre employeur prend en charge les cotisations patronales et salariales sur la base du précédent temps plein.
Cette dernière solution est la plus avantageuse – en particulier lorsque la retraite progressive est amenée à s’étendre sur plusieurs années –, car elle permet de collecter autant de points de retraite qu’avant.
Quant au montant de votre retraite progressive, il dépend de votre durée de travail à temps partiel. Plus précisément, la part accordée correspond à la différence entre le montant entier de votre pension et cette durée. En prenant par exemple, un temps de travail de 20 h/semaine, le calcul se fera comme suit :
- [20 h / 35 h (durée légale le travail)] x 100 = 57 %
- 100 % (de la retraite) - 57 % = 43 %.
Votre retraite progressive sera donc égale à 43 % du montant total de votre retraite.
Songer au cumul emploi-retraite
Une fois votre retraite définitive prise, vous pouvez tout à fait reprendre une activité professionnelle. Vous cumulez alors les revenus issus de cette activité avec votre pension de retraite.
Vous ne pouvez plus en revanche acquérir de nouveaux droits.
Un cumul total ou partiel selon les situations
Cumul emploi-retraite total
Pour pouvoir prétendre au cumul emploi-retraite total, vous devez avoir atteint l’âge légal de la retraite (62 ans début 2022) et avoir liquidé toutes vos pensions à taux plein. Vos revenus complémentaires peuvent alors s’ajouter à votre pension de retraite sans qu’aucune contrainte ne vous soit imposée.
Plus précisément, vous avez la possibilité de reprendre une activité professionnelle à temps plein et de retourner chez votre ancien employeur sans délai. Vos revenus ne seront pas non plus plafonnés. Bref, vous êtes libre !
Cumul emploi-retraite partiel
Si au contraire, vous n’avez pas atteint l’âge légal de la retraite ou n’avez pas liquidé vos pensions à taux plein, la somme de vos pensions de retraite de base et complémentaire ainsi que de vos revenus mensuels est soumise à plafonnement. Au total, vous pouvez toucher au maximum par mois :
- L’équivalent de la moyenne des salaires bruts perçus au cours de vos 3 derniers mois d’activité avant votre retraite ;
- Ou 160 % du SMIC brut, soit 2 564,99 € en 2022.
Le plafond le plus avantageux est retenu.
Vous ne pouvez par ailleurs retravailler chez votre ancien employeur qu’après 6 mois de retraite, sans quoi le versement de votre retraite de base sera suspendu jusqu’à ce terme.
Pension de réversion : à quoi m’attendre ?
La pension de réversion correspond à la part de retraite dont bénéficiait ou aurait pu bénéficier votre époux(se) ou ex-époux(se) décédé(e). S’il ou elle travaillait dans le privé ou était agent public contractuel, une part de 54 % vous revient. S’il ou elle exerçait dans la fonction publique, cette part est de 50 %.
Dans ce dernier cas, pour pouvoir effectivement percevoir une pension de réversion, au moins l’une de ces conditions doit être remplie :
- Vous avez au moins 1 enfant en commun (y compris né avant le mariage) ;
- Vous avez été marié pendant au moins 4 ans (si le mariage a été célébré avant le 1er janvier 2015), sachant que la durée du Pacs ayant éventuellement précédé le mariage est prise en compte ;
- Vous vous êtes marié au moins 2 ans avant le départ en retraite du fonctionnaire décédé ;
- Le défunt touchait une pension d’invalidité et le mariage a eu lieu avant l’événement ayant entraîné sa mise à la retraite.
Suivant le secteur dans lequel exerçait le défunt, d’autres conditions sont à remplir (âge, niveau de ressources…). Prenez le temps de vous renseigner.
La retraite, ça ne s’improvise pas. Pour mieux s’y retrouver le moment venu, il est capital d’anticiper et de réfléchir aux différentes solutions possibles. Un dernier conseil : le cas échéant, pensez à demander votre pension de réversion au plus tôt. Car tous les régimes n’effectuent pas un versement rétroactif (et encore, c’est à la condition d’en faire la demande dans les 12 mois suivant le décès).
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