Indépendants : comment bien estimer le tarif de vos prestations ?
La principale difficulté pour un indépendant est de fixer sa tarification. Véritable enjeu de sa future réussite, cette étape est cruciale, et néanmoins difficile. Voici quelques conseils pour vous aider à passer cette première étape et à amorcer sereinement votre activité en tant que freelance.

Estimer son tarif selon sa rémunération passée
De nombreux salariés font aujourd’hui le choix de se lancer sous le statut d’indépendant. Les raisons sont multiples. Il peut s’agir d’une envie de plus de liberté (horaires, missions, etc.), d’une envie de se dépasser ou tout simplement par ambition. Pour autant, il est très difficile d’accepter de baisser ses revenus et son niveau de vie. Si vous êtes dans ce cas, vous pouvez alors fixer vos tarifs de manière à atteindre votre rémunération de salarié.
Comment calculer ses taux horaire et journalier ?
Partez alors de votre rémunération brute totale (c’est-à-dire celle qui comprend les charges patronales) pour fixer un taux journalier en adéquation avec vos anciens revenus. Une fois cette valeur obtenue, ajoutez-y les éventuelles charges que vous devrez financer, à savoir le coût :
- D’une mutuelle ;
- D’une éventuelle assurance chômage ;
- De diverses assurances liées à votre activité ;
- Des achats divers liés à votre activité (matériel de bureau, consommables, forfait Internet, déplacement en clientèle, etc.) ;
- Et même le coût des avantages dont vous pouviez bénéficier en tant que salarié (tickets restaurant, 13e mois, etc.).
Bon à savoir : multipliez votre salaire net par 1,8
Si vous ne savez pas comment obtenir votre salaire brut de base, vous pouvez le calculer en multipliant ce que vous touchez par 1,8.
Vous devrez ensuite y retrancher les jours non travaillés (vacances et week-end). Divisez la somme obtenue par le nombre de jours qu’il vous reste à travailler et obtenez ainsi un tarif journalier en adéquation avec votre train de vie actuel. Cette somme vous permettra ensuite de fixer votre tarif horaire. Il vous suffit de la diviser par 8 (on compte, en effet, 8 heures de travail par jour). Vous pourrez ainsi répondre à toutes les demandes de vos clients : ceux qui vous confieront des missions de quelques heures et ceux qui vous proposeront de travailler chaque semaine quelques jours complets.
Comment choisir entre taux horaire et journalier ?
Votre manière de travailler et votre capacité à estimer votre productivité vous permettront de choisir un taux plutôt que l’autre. Si vous travaillez principalement sur des missions d’ampleur pour lesquelles vous enchaînez les heures, mieux vaut opter pour un forfait journalier. Si votre activité vous amène au contraire à enchaîner différents projets sur une même journée, le taux horaire est plus adapté. À vous, alors, d’estimer le nombre d’heures nécessaire à la réalisation de chaque courte mission.
Des tarifs qui valorisent votre travail
Il arrive également que le freelance ait tendance à se dévaloriser lorsqu’il se lance. Ne jouissant pas encore d’une grande expérience en tant qu’indépendant, il peut alors être tenté de fixer des tarifs assez bas. Il arrive aussi qu’il commette l’erreur de sous-évaluer ses futures charges. Dans les deux cas, le résultat est le même. Son chiffre d’affaires mensuel ne lui permet pas de profiter d’un salaire correct et le résultat à l’année ne se montre pas satisfaisant.
Pour vous aider à vous lancer dans le choix de votre tarification, des grilles et barèmes sont disponibles pour chaque secteur d’activité. Ils vous aideront à vous situer. Reste que vous ne devrez pas simplement vous fier à ces chiffres génériques. Tenez par ailleurs compte de votre niveau d’étude et de votre expérience passée (même en tant que salarié). Vient ensuite le moment d’ajouter les charges que vous aurez ensuite à payer :
- Elles sont d’environ 30 % si vous êtes micro-entrepreneur,
- Et de 50 % pour les autres formes juridiques de société.
Bon à savoir : aidez-vous des simulateurs de charges sociales
Pour mieux anticiper le versement de ces charges et donc calculer vos tarifs, vous pouvez estimer ces charges via des outils en ligne. Il s’agit par exemple de celui de BPI France ou de celui du site entreprise individuelle.
Vous devez également prendre en compte les heures travaillées, mais non rémunérées. Ces dernières sont le plus souvent consacrées à la tenue de votre comptabilité, à vos heures de prospection, à vos actions de communication pour développer votre activité, etc.
Faire face aux variations de rémunération
Votre activité pourra être soumise à des fluctuations. De même, vous devrez sans doute gérer des dépenses imprévues. C’est pourquoi il est recommandé de ne se verser un salaire que lorsque vous disposez d’au moins 3 mois de chiffre d’affaires sur votre compte bancaire professionnel. Vous créez ainsi une épargne et une trésorerie de sécurité. Pensez par ailleurs aux différentes aides de l’État quand vous débutez votre activité. Elles sont nombreuses et variées :
- Aides versées par Pôle emploi si vous créez une activité et que vous êtes demandeur d’emploi (ARCE et ACCRE ou maintien des allocations) ;
- APL pour vous aider à financer votre loyer ;
- Exonérations de charges fiscales ;
- Bourses ;
- Garanties bancaires, etc.
Il est également conseillé de valoriser votre tarification afin de pouvoir ensuite financer vos jours de congés et vos vacances. Si vous ne les anticipez pas et n’intégrez pas ces moments à vos tarifs, vous devrez alors partir vous reposer sans aucune rémunération.
Le choix de votre tarification est le garant de la réussite de votre activité en tant qu’indépendant. C’est pourquoi vous devez y être particulièrement attentif au moment de vous lancer.