Le sujet de l’abandon de poste peut être épineux, tant pour le salarié que pour l’entreprise. En effet, outre le fait de risquer d’être licencié, abandonner son poste peut mener à bien d’autres problèmes. Eh oui, quitter son travail sans autorisation de son employeur n’est pas un acte anodin. Vous voulez savoir à quoi peut vous exposer cette pratique ? On vous dit tout !

Abandon de poste : qu’est-ce que c’est ?

Dans le secteur privé, partir de son travail sans autorisation de l’employeur, ou des absences répétées et injustifiées, pendant les heures de travail constitue un abandon de poste. Un salarié qui n’apporte pas de justification à ses absences malgré les demandes de son employeur peut être mis en demeure de reprendre le travail par ce dernier. En s’absentant de la sorte, le salarié risque une sanction disciplinaire (avertissement, blâme, mise à pied, mutation, rétrogradation), un licenciement pour cause réelle et sérieuse ou un licenciement pour faute grave.

Les risques liés à un abandon de poste

Le salarié choisissant l’abandon de poste pour se libérer de son emploi s’expose à de nombreux risques dont l’impact financier pourrait lui faire regretter son choix.

L’absence de rémunération

Tout travail mérite salaire et, s’il n’est pas effectué, la rémunération est par conséquent suspendue. En plus de cela, tant qu’aucun licenciement n’est prononcé, le salarié ne peut prétendre à aucune autre indemnité. Il faudra se passer des allocations chômage jusqu’à la fin de la procédure.

La perte des indemnités de licenciement

Un autre risque conséquent lorsque l’on abandonne son poste est de perdre les indemnités liées au licenciement. Ce n’est pas systématique, mais si le licenciement est prononcé pour faute grave, le salarié ne peut y prétendre. Il peut s’agir d’une somme importante, car elle est proportionnelle à l’ancienneté du salarié.

Une procédure longue avant d’aboutir au licenciement

L’abandon de poste a généralement pour objectif d’être libéré rapidement de son contrat. Les causes peuvent être le fait d’avoir trouvé un nouvel emploi ou bien l’envie de faire un break tout en bénéficiant des allocations chômage. Néanmoins, cela ne se déroule pas toujours comme prévu et le salarié peut se retrouver dans une situation problématique. L’employeur peut parfaitement chercher à prendre sa revanche en ralentissant la procédure, bien que cela puisse être long sans que la décision n’appartienne à l’entreprise. Le salarié, toujours sous contrat, se retrouve sans ressources en attendant.

Un licenciement pas toujours systématique 

L’employeur peut tout aussi bien décider de suspendre le salaire de l’intéressé, sans pour autant procéder à son licenciement. Ici, les choses se gâtent, car la personne à l’origine de l’abandon de poste est toujours officiellement sous contrat avec l’entreprise. Cette situation peut s’éterniser et sans rupture de contrat, le salarié ne peut ni trouver un nouveau travail ni prétendre à une quelconque aide financière.

Bon à savoir : le certificat de travail, un papier nécessaire pour obtenir les allocations chômage

Sans attestation employeur, il est impossible de prétendre aux allocations chômage. Il s’agit d’un papier exigé par Pôle Emploi, et que l’employeur est tenu de remettre en fin de contrat de travail.

La demande de dommages et intérêts de la part de l’employeur

Suite à l’abandon de poste de son salarié, l’employeur peut lui réclamer des dommages et intérêts. Cette indemnité dite de « brusque rupture » peut être sollicitée si l’employeur est en mesure de démontrer que l’abandon de poste lui a causé un préjudice financier et a eu des conséquences sur le fonctionnement de l’entreprise. Il s’agit néanmoins d’une démarche assez rare nécessitant de saisir le conseil de prud’hommes. L’entreprise doit avoir été particulièrement fragilisée par l’absence prolongée du salarié pour s’aventurer dans une telle démarche.

Des difficultés avec Pôle Emploi selon le traitement du dossier

Le versement d’allocations chômage peut débuter à partir du moment où le licenciement est réel et notifié, même si celui-ci résulte d’un abandon de poste. En effet, percevoir l’Aide au Retour à l’Emploi (ARE) ne dépend pas du motif du licenciement. Néanmoins, le traitement du dossier, et par conséquent le versement des allocations, peut être retardé si le dossier est transmis à une commission pour examen. Cela peut être le cas notamment en cas de mauvais remplissage du document par l’employeur. Celui-ci doit en effet indiquer « licenciement pour faute grave », comme c’est le cas la plupart du temps, et non pas « abandon de poste ».

Vous l’aurez compris, en quittant votre travail sans apporter de justification légitime à votre absence, vous n’êtes pas à l’abri de vivre une situation difficile. Néanmoins, sachez que l’article L. 1332-4 du Code du travail indique que « Aucun fait fautif ne peut donner lieu à lui seul à l’engagement de poursuites disciplinaires au-delà d’un délai de deux mois à compter du jour où l’employeur en a eu connaissance, à moins que ce fait ait donné lieu dans le même délai à l’exercice de poursuites pénales. ». Cela signifie qu’au-delà de 2 mois après la constatation de l’abandon de poste, l’employeur ne peut plus procéder au licenciement pour faute grave.

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